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Nina Droff, édité par Gauthier Delomez , modifié à
Fin janvier 2022, le livre intitulé "Les Fossoyeurs" de Victor Castanet révélait les situations de maltraitance dans les Ehpad du groupe Orpea. Un an après, malgré la nouvelle direction, les changements peinent à venir. C'est le cas dans un des établissements français où Europe 1 s'est rendue.

En janvier 2022, le livre Les Fossoyeurs a provoqué un électrochoc en France sur la question du grand âge, révélant des maltraitances, des rationnements de nourritures et des problèmes d’effectifs abyssaux dans les Ehpad du groupe Orpea. Ce scandale a eu une résonance dans tous ces établissements du pays, et amené au licenciement d’une grande partie des cadres du groupe ainsi qu’à l’annonce de mesures par le gouvernement pour tenter d’améliorer la prise en charge des aînées.

Des améliorations malgré une prise en charge des résidents toujours en question

Un après ces révélations, Alexandra Saphores, aide-soignante dans une Ehpad Orpea, constate plusieurs améliorations dans le fonctionnement de l’entreprise : la titularisation des CDD, un meilleur dialogue avec la direction, un souci de transparence… Mais au niveau de la prise en charge des résidents, le compte n’y est toujours pas. "On a toujours de gros problèmes de personnel. Moi, je suis toute seule dans mon service pour une vingtaine de résidents", déplore-t-elle au micro d'Europe 1. "C’est toujours du bricolage."

Selon elle, les embauches promises dans le secteur se font toujours attendre. "Il faut absolument rendre nos métiers attractifs, augmenter les salaires, améliorer les conditions de travail, sinon on n’aura jamais personne."

"Les toilettes sont toujours expéditives"

Le constat est le même du côté des familles de résidents. Pour Christelle, le scandale a permis de libérer la parole, de lever le voile sur une situation intenable. Pour autant, le quotidien de sa mère, en Ehpad public depuis quatre ans, n’a pas changé. "Les toilettes sont toujours expéditives, il y a encore des rationnements de nourritures. Pas plus d’un verre du jus par personne au goûter", énumère-t-elle. "Quand je viens la voir, elle a faim souvent ! C’est impensable pour moi."

Elle envisage même de transférer sa mère dans une Ehpad plus proche de chez elle, pour s’assurer que sa mère est mieux traitée. "Peut-être qu’Orpea fait moins de montage financier, mais pour les résidents, c’est toujours la même chose, ça continue."