"Certains ont déjà l'air bien excités" : à Bordeaux, les commerçants craignent "l'acte 5" des "gilets jaunes"

Bordeaux, gilets jaunes crédit : NICOLAS TUCAT / AFP - 1280
La manifestation des "gilets jaunes" à Bordeaux a été particulièrement violente samedi dernier. © NICOLAS TUCAT / AFP
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Stéphane Place, édité par Marthe Ronteix
Alors que les appels des "gilets jaunes" à se mobiliser une nouvelle fois samedi prochain se multiplient, les commerçants bordelais s'inquiètent d'un nouveau déchaînement de violences.
REPORTAGE

Malgré les annonces d'Emmanuel Macron faites lundi soir pour apaiser la crise, les appels des "gilets jaunes" à manifester une cinquième fois samedi prochain prospèrent sur les réseaux sociaux. Après les dégradations et affrontements dont Bordeaux a été victime lors de l'"acte 4" de la mobilisation, les commerçants s'inquiètent.

Des scènes de violences dans Bordeaux. Entre les bouts de verre qui traînent encore sur la chaussée noircie par l'embrasement des barricades et des distributeurs de billets détruits que les techniciens sont en train de remplacer, le cours Victor-Hugo panse ses plaies. En fin d'après-midi samedi dernier, la manifestation des "gilets jaunes" avait dégénéré.

Au total, au moins 38 personnes ont été blessées, dont six policiers et un jeune homme de 26 ans a eu la main arrachée par une grenade lacrymogènes assourdissante. Le lendemain, une quarantaine de personnes se trouvaient en garde à vue à l'hôtel de police de Bordeaux. Un peu plus de 100 m3 de vitres brisées, de mobilier urbain et de panneaux de signalisation dégradés ont été ramassés. 

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Ils vont revenir avec des marteaux, tout casser". "Ça va se reproduire, ils en parlent déjà. Samedi, je serai là, devant mon commerce. Je ne vais pas les laisser faire", explique un commerçant dont les vitres ont été brisées, au micro d'Europe 1.

Dans une rue adjacente, un autre commerçant a surpris des conversations inquiétantes en début de semaine. "Il y a des irresponsables qui, en permanence, mettent de l'huile sur le feu", constate-t-il au micro d'Europe 1. "Donc on entend des choses, comme quoi ils vont revenir avec des marteaux, tout casser. Certains faibles d'esprit avaient déjà l'air bien excités." Il assure avoir entendu quatre personnes évoquer de futures dégradations dès lundi matin.

"On ne prendra pas de risque". Le commerçant a déjà pris des dispositions pour limiter les dégâts éventuels dans sa boutique. "On essaie aujourd'hui de faire le maximum pour préparer le magasin et puis après, de toute façon, nous allons subir. On a une façade bois et des stores qu'ils peuvent prendre, c'est un peu le danger, donc les extincteurs sont vérifiés. Ils ne sont pas rangés où ils étaient, ils sont plus près. On fait attention."

À Paris, des casseurs s'étaient emparés des panneaux de bois installés pour protéger les vitrines de certains magasins pour monter des barricades de fortune. Juste à côté, dans son magasin de vêtements, Magalie reste elle aussi marquée par le déchaînement de violences du week-end dernier, et parle d'"une grosse trouille". "On va être plus vigilant, fermer plus tôt je pense. [On ne prendra] pas de risques." Les dégâts du week-end dernier viennent d'être estimés à au moins 500.000 euros par la municipalité bordelaise.