Canicule : pourquoi une telle pagaille sur les rails ?

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ON VOUS EXPLIQUE TOUT - Votre train a du retard ou connaît une perturbation en raison des fortes chaleurs ? Ce n'est pas que de la faute de la SNCF !

Vous souffrez de la canicule ? Le réseau ferré aussi. Rupture de caténaire, rails dilatés, les trains ne tiennent pas (toujours) le choc face aux températures des derniers jours. Mercredi, la pagaille a commencé à gagner les rails. Une "panne d'alimentation électrique" liée à la chaleur a été à l'origine d'une interruption du trafic entre Paris Saint-Lazare et la banlieue ouest. Pire, les 500 usagers d'un train Orléans-Paris, tombé en panne à cause des fortes chaleurs, ont mis quatre heures pour effectuer les 120 kilomètres qui séparent les deux villes. "Le train était en panne, sans climatisation, mais nous avions interdiction de sortir. On est resté pendant deux heures en plein soleil, avec 50 degrés dans les wagons", a témoigné un voyageur furieux, jeudi matin, sur Europe 1.

Les rails se dilatent… Dès lors que la température augmente, les trains doivent ralentir par souci de sécurité. Car en cas de fortes chaleurs, les rails des trains, constitués de métal, se dilatent. Pour éviter les accidents, les trains, TGV comme TER, doivent donc rouler moins vite. "Plus la vitesse du train est importante, plus les effets de la dilatation se font sentir. L'objectif, c'est de ne pas endommager les infrastructures tout en maintenant la circulation", explique au Parisien un responsable à la direction maintenance de la SNCF. Le risque n'est pas le même sur tout le réseau ferroviaire. Les portions de voix en travaux ou ayant fait récemment l’objet de travaux font l'objet d'une surveillance spécifique.

Et la caténaire peut se détendre. Les câbles d'alimentation électrique peuvent aussi être touchés. En cas de fortes chaleurs, sur les lignes ferroviaires les plus vétustes, la caténaire peut se détendre et toucher le toit du train ou créer un arc électrique avec ce dernier.





Des retards au nom de la sécurité. Pour toutes ces raisons, le directeur de la SNCF a prévenu que les retards allaient se poursuivre dans les prochains jours. "Quand il fait 40 degrés, il faut prendre encore plus de précautions parce que c'est la sécurité qui passe avant tout" a indiqué Guillaume Pepy. On ne transigera pas avec la sécurité", a martelé le patron de la SNCF.

Guillaume Pepy est revenu sur l'interruption du trafic mercredi entre Paris Saint-Lazare et la banlieue ouest. Plusieurs lignes SNCF ont tourné au ralenti."Avec la chaleur une caténaire (ensemble de câbles destinés à l'alimentation électrique, NDLR) s'est distendue et en se distendant elle a heurté un pantographe", le bras articulé qui permet à une locomotive de capter le courant électrique, a détaillé le patron de la SNCF. "Il a fallu réparer. La caténaire, c'est-à-dire le fil d'alimentation électrique, était à 70 degrés, et les gens ont travaillé par 70 degrés", a-t-il ajouté, saluant la mobilisation du personnel de la SNCF.

Rester dans le train coûte que côute ? Le patron de la SNCF a par ailleurs appelé les voyageurs à rester dans les trains bloqués sur les voies, même s'il y fait très chaud, pour ne pas ralentir davantage le trafic avant le redémarrage. A l'heure actuelle, sept trains sur dix sont climatisés et d'ici "3, 4, 5 ans, tous les trains TER seront climatisés", a-t-il précisé. Mercredi, les 500 usagers d'un train Orléans-Paris, tombé en panne à cause des fortes chaleurs, sont restés deux heures dans le train en plein soleil, avec 50 degrés dans les wagons. "Des gens ont commencé à faire des malaises, mais on avait toujours l'interdiction de sortir. On a fini par être obligé de forcer le passage pour aller se mettre à l'ombre, on était tous pas bien", a témoigné un voyageur sur Europe 1.