Canal Seine-Nord : le gouvernement annonce un "compromis" avec les collectivités

"Tous les éléments sont sur la table pour trouver une solution pour le canal Seine-Nord Europe", affirme la ministre des Transports Elisabeth Borne.
"Tous les éléments sont sur la table pour trouver une solution pour le canal Seine-Nord Europe", affirme la ministre des Transports Elisabeth Borne. © AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Les ministres Gérald Darmanin et la ministre des Transports ouvrent la voie à la reprise de ce projet d'infrastructures mis en pause début juillet pour des questions de financements.

Le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin et la ministre des Transports Elisabeth Borne ont annoncé avoir trouvé un "compromis" avec les collectivités locales permettant de relancer le projet du canal Seine-Nord, à l'arrêt depuis juillet. "Tous les éléments sont sur la table pour trouver une solution pour le canal Seine-Nord Europe", affirme Elisabeth Borne dans une interview au Courrier picard.

"Nous avons trouvé un compromis", complète Gérald Darmanin. "Aujourd'hui, l'État est prêt à avancer avec les collectivités sur la base d'un nouveau montage qu'elles proposent", déclare Elisabeth Borne. L'annonce intervient juste avant la visite d'Emmanuel Macron dans la région, avec un déplacement à Amiens.

Grand projet d'infrastructure. Le canal, long de 107 kilomètres entre Compiègne et Aubencheul-au-Bac, dans le Nord, a vocation à être le maillon manquant entre la Seine et le réseau fluvial de l'Europe du Nord, pour le transport de marchandises entre les pays du Bénélux et la région parisienne. Il fait partie de la vingtaine de projets d'infrastructures de transports concernés par la "pause" décrétée par le gouvernement début juillet, alors que 10 milliards d'euros manquent dans les cinq ans à venir pour honorer les engagements pris par l'Etat.

Les collectivités avanceront les financements. Selon Gérald Darmanin, trois obstacles avaient justifié la suspension en juillet du projet maintes fois repoussé: la "gouvernance", le "financement", et "l'emprunt et les risques". Le premier a été levé en "régionalisant" la gouvernance de la société de projet, qui deviendra un établissement public local, même si l'Etat conservera une minorité de blocage.

Le deuxième a été résolu en confiant aux collectivités locales le soin d'avancer l'argent nécessaire pour démarrer les travaux en attendant les financements de l'Etat et de l'UE, qui fonctionne "sur factures". "En échange, l'État confirme le principe du financement d'un montant d'un milliard d'euros", a précisé le ministre. "Il ne s'agira pas de crédits budgétaires, mais de taxes affectées, ce qui permet de responsabiliser tous les acteurs". Enfin, troisième obstacle "levé", les collectivités locales assumeront "l'emprunt et les risques attenants au projet".