«Ça m'angoisse, je pense tous les jours à ça» : comment se manifeste l'éco-anxiété ?
Sécheresse, canicule, incendies… Des images de désolation ont marqué les esprits cet été. Le dérèglement climatique s'invite de plus en plus dans les angoisses des Français, surtout chez les 20-30 ans qui se posent la question d'avoir des enfants. Comment se manifeste ce qu'on appelle aujourd'hui l'éco-anxiété ? Et est-elle seulement synonyme d'une peur de l'avenir ?
Selon une étude Harris Interactive, un Français sur deux s'inquiète pour l'avenir de la planète. C'est ce que l'on appelle l'éco-anxiété . Le mot vient d'entrer dans le dictionnaire. C'est la peur de demain, de ce que va devenir notre planète. Et l'angoisse est bel et bien présente chez les Français, surtout chez les 20-30 ans.
La peur de ce que va devenir notre planète
"Ça m'angoisse, je pense tous les jours à ça. Quand je regarde autour de moi, je vois les gens qui jettent les déchets partout. Je vois les politiciens qui ne se rendent pas compte de ce problème", confie l'un d'entre eux au micro d'Europe 1. "Je suis inquiète parce que je constate qu'il y a des orages, des inondations, qu'il y a des incendies. La planète va mal quand même", poursuit une jeune femme.
Pour Laurine, le dérèglement climatique est une véritable angoisse, à tel point qu'elle n'est plus sûre de vouloir des enfants : "Dans quelques années, ce sera terrible et encore et encore. Donc, autant ne pas faire endurer ça à une descendance pour qui ça sera terrible de vivre dans ces conditions".
Un sentiment d'impuissance et de la culpabilité
Une éco-anxiété qui, selon Alice Desbiolles, médecin de santé publique, peut toucher absolument n'importe qui. "C'est un état d'âme, c'est une sensibilité qui peut traverser l'ensemble des couches de la société puisque les enjeux qui la déclenchent nous concernent tous et s'accompagnent de tout un panel d'émotions qui va de la tristesse à la colère en passant par le sentiment d'impuissance ou encore la culpabilité, au-delà de la seule inquiétude ou de la peur", explique-t-elle sur Europe 1.
Cette peur de demain pourrait toutefois être vertueuse, selon le docteur Desbiolles, entraînant une prise de conscience de l'état de notre planète et un changement global de comportement.