Bilan de l'activité des forces de l'ordre : la crainte d'"une politique du chiffre" sans moyens

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Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et la ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa, ont assuré dimanche dans Le Parisien qu'ils communiqueraient chaque mois un bilan de l'activité des forces de l'ordre. © AFP
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Jérôme Lacroix avec AFP, édité par Mathilde Durand , modifié à
Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, et Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté, ont annoncé la communication chaque mois d'un bilan de l'activité des forces de l'ordre. Une décision qui laisse ces derniers sceptiques. "Ils attendent autre chose que des injonctions", assure David Le Bars, secrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale française. 

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et la ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa, dévoilent leur feuille de route. La lutte contre le trafic de stupéfiants sera la "première priorité", confient-ils dans un entretien au journal Le Parisien, révélant également certaines mesures du projet de loi de lutte contre les séparatismes. Alors que le thème de la sécurité a fait un retour sur le devant de la scène, les deux ministres ont indiqué qu'un bilan de l'activité des forces de l'ordre sera désormais communiqué chaque mois. Chiffres des violences conjugales, intrafamiliales et sexuelles, heures des patrouilles pédestres sur la voie publique... Les policiers restent sceptiques quant au retour de la "politique du chiffre".

"Nous allons rester patients"

"Il ne suffit pas de dire qu'il faut plus de Bleus dans la rue ou qu'il faut être plus présent sur la voie publique, il faut nous donner les moyens", rétorque David Le Bars, secrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale française, sur Europe 1. "Les policiers sont très inquiets à l'idée qu'on ait de l'injonction et de la politique du chiffre mais pas de moyens." Les bilans mensuels à Beauvau concerneront également les patrouilles dans les transports publics, le nombre de dérives sectaires signalées, ainsi que le thème de l'immigration et de l'asile. 

"Nous allons rester patients car le ministre a dit qu'il nous recevrait prochainement pour nos expliquer sa feuille de route mais si cela devait être une politique du chiffre et de l'injonction, je crois que ce sera compliqué en interne puisque les policiers ont été très sollicités ces derniers mois", ajoute-t-il. "Ils attendent autre chose que des injonctions et encore moins des messages qui pourraient faire croire au grand public ou à ceux qui travaillent que finalement ils n'ont pas assez travaillé et qu'ils peuvent faire plus."