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Yasmina Kattou, édité par Maxime Dewilder , modifié à
L'épidémie de coronavirus impacte les couples divorcés qui se partagent la garde de leurs enfants. Un père de famille, qui ne verra pas sa fille pendant plusieurs semaines, témoigne sur Europe 1 : "Je trouve ça dégueulasse". 
TÉMOIGNAGE

"Pendant un mois, un mois et demi, je ne vais pas voir ma fille." Laurent, père d'une fille de trois ans, est dépité. Le confinement mis en place pour lutter contre la propagation de l'épidémie de coronavirus l'empêche de voir sa fille. Il témoigne au micro d'Europe 1, comme d'autres parents, sur la manière dont le confinement a redistribué les cartes de la garde partagée des enfants au sein des couples divorcés.

"C'est aberrant"

L'ex-femme de Laurent, par exemple, a refusé de lui confier sa fille de trois ans pour les jours et semaines à venir. Alors forcément, le papa "trouve ça dégueulasse". Ne pas confier un ou des enfants à l'un des parents pendant ses jours de garde est un délit mais la police est débordée. Entre le confinement à faire respecter et le sous-effectif, la plainte de Laurent risque de ne pas aboutir tout de suite.

"Sa mère justifie ce choix en considérant que son droit de mère est plus important que mon droit de père", s'agace encore Laurent, qui ne va pas voir sa petite fille pendant un mois ou plus. "Elle estime qu'elle seule est en capacité de dire si ma fille est plus en sécurité chez sa mère ou chez son père, c’est aberrant", enrage-t-il.

L'appel vidéo comme alternative

Heureusement, certains couples trouvent un terrain d’entente. Fabrice a par exemple demandé à son ex-femme de garder ses trois enfants toute la durée du confinement car il préfère "ne pas leur faire prendre le risque des transports". Un crève-cœur pour ce papa car ses enfants lui manquent "depuis 10 jours" et ils lui manqueront encore "pendant 15 jours ou plus". Mais il pense "à leur sécurité avant tout, elle doit prévaloir sur le manque que je ressens".

Pour pallier l’absence, Touria et son ex-mari ont eux instauré un droit de visite d’un nouveau genre pour leurs deux filles. Le père "vient les voir en bas de la maison et il les appelle en vidéo tous les jours". Mais, comme pour Fabrice, au sujet des déplacements, les deux ex-compagnons ont choisi de ne pas faire prendre de risques aux petits. L’ex-mari de Touria préfère attendre et prendre son mal en patience pour pouvoir embrasser ses deux filles sans retenue dans quelques semaines.