Une avalanche s'est déclenchée ce dimanche dans le massif du Mont-Blanc, tuant six personnes. 1:31
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Caroline Baudry et Lucie de Perthuis, édité par Yanis Darras
Deux jours après l'avalanche sur le glacier d'Armancette, près du Mont-Blanc, la critique du système de prévision des avalanches en montagne enfle. Alors que ce dernier ne prévoyait pas de risques particuliers, une coulée de neige a fait six morts et un blessé léger. Certains prônent de nouveaux investissements pour mieux mesurer la stabilité du manteau neigeux.

C'est l'une des avalanches les plus meurtrières de ces dix dernières années. Ce dimanche, dans le massif du Mont-Blanc, une coulée de neige a tué six skieurs, dont deux guides de haute montagne. Une enquête judiciaire a été ouverte pour déterminer les causes de "cette avalanche imprévisible", selon la procureure. 

"En une semaine, on a quasiment les quatre saisons"

Car le système d'alerte ne prévoyait pas un fort risque d'avalanche dans le secteur. "Auparavant, l'hiver, il faisait froid pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Maintenant, on a dans une semaine, pratiquement les quatre saisons", estime au micro d'Europe 1 le maire de Saint-Gervais-les-Bains en Savoie, Jean-Marc Peillex, qui prône une révision des prévisions d'alerte d'avalanche. 

Peut-être qu'il est temps "de remettre en question, sans polémique, les modèles", estime-t-il, alors que quatre des six victimes de la catastrophe étaient originaires de sa commune. "On met un peu plus de monde aussi dans la montagne, donc les risques sont complètement changés" poursuit-il. 

Mieux mesurer la fragilité de la couche de neige

Un sentiment partagé Patrick Marlière, météorologue et directeur du site Agate Météo, alors les conséquences du réchauffement climatique sont de plus en plus visibles sur le territoire français. "Ce qu'il manquait comme information dans ce drame, c'était : 'Quelle était la fragilité des premières couches de neige ?'", note-t-il. 

Mais le défi reste de pouvoir avoir cette information : "Comment va-t-on pouvoir la mesurer ? Comment sera-t-elle fiable ? Le matériel n'est peut-être pas prêt pour répondre à tout cela", reconnaît-il. Mais "tous les scientifiques et des spécialistes travaillent sur le sujet, et se questionnent sur 'comment on peut augmenter le nombre de capteurs qu'il faut mettre en place sur la montagne'. Tout cela nécessite néanmoins des investissements importants", assure Patrick Marlière, qui appelle les investisseurs à venir "améliorer" les expéditions dans les massifs français.