"Quatre ou cinq enfants par semaine" : les aveux glaçants de Bernard Preynat au premier jour de son procès

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Jean-Luc Boujon, édité par , modifié à
Le procès de Bernard Preynat, accusé d’actes pédophiles pendant près de 20 ans, s’est ouvert mardi à Lyon. Malgré ses regrets, l’ancien prêtre n’a pas convaincu les associations de victimes.

Après une journée de suspension, à la demande d’avocats en grève, le procès de Bernard Preynat s’est ouvert mardi à Lyon. L’ancien prêtre, accusé d’actes pédophiles sur des scouts entre 1971 et 1991 et à l’origine de l’affaire Barbarin, est passé aux aveux devant le tribunal correctionnel. "Ça arrivait tous les week-end, et pendant les camps, ce pouvait être quatre ou cinq enfants en une semaine", a raconté l’ancien prêtre, qui a fait profil bas pour l’ouverture de son procès. Mais, malgré ses regrets, il a eu du mal à convaincre.

L’ancien prêtre de 74 ans, au dos voué, parle avec une voix douce, un peu chevrotante, et avec de vrais accents de sincérité. "A l’époque je ne rendais pas compte, pour moi c’était juste de la tendresse, des câlins. Mais aujourd’hui je mesure les conséquences de mes actes, je les regrette et je demande pardon", assure-t-il, dans un discours tout en humilité et en contrition.

"Pour moi, c’était juste de la tendresse"

Sauf que quand le même discours est servi trois fois avec quasiment les mêmes mots, de la même façon, en ouverture de l’audience et après deux témoignages de victimes, on a du mal à y croire. Cela ressemble furieusement à une stratégie de défense avec de simples mots plaqués, sans ressentis.

François Devaux, victime du père Preynat et cofondateur de l’association La parole libérée, n’a pas été convaincu. "Je ne suis pas sûr qu’il soit capable de sincérité. Ça n’a pas de valeur, d’intérêt ou de dimension réparatrice, ni d’augmentation de la haine ou de la colère. On n’est plus dans ce registre", dit-il. D’autres victimes de Bernard Preynat doivent s’exprimer mardi après-midi.