Au pied de la tour Eiffel, plus de 1.300 portraits de familles de victimes d'homicides routiers
Ce week-end, l'association Antoine-Alléno, du nom du fils du chef étoilé Yannick Alléno mort après avoir été percuté par un véhicule 2022, organise un événement au pied de la tour Eiffel, en affichant les portraits de 1.300 personnes, victimes collatérales des homicides routiers.
"Rendre visibles les invisibles", c'est l'objectif de l'événement organisé ce samedi à Paris par l'association Antoine-Alléno, du nom du fils du chef étoilé Yannick Alléno mort après avoir été percuté par un véhicule en mai 2022. Cette association accompagne des familles de victimes d'homicides routiers. Plus de 1.300 portraits de ces victimes collatérales ont été affichés sur le pont d'Iéna, face à la tour Eiffel.
"On se retrouve seuls face au drame"
Sur ce mur sont inscrits une centaine de noms, comme celui de Simon, tué à 19 ans. Sa mère Frédérique a participé à l'événement. "On s'est retrouvés au petit matin sonnés en apprenant le décès de notre fils, écrasé sur un parking à la sortie de la boîte de nuit, et il n'y a pas d'accompagnement derrière. On se retrouve seuls face au drame", a-t-elle regretté au micro d'Europe 1.
Ce portrait de la famille fait donc partie des 1.300 photos en noir et blanc collées sur le bitume. Des victimes collatérales des accidents de la route étaient également présentes pour interpeller les passants. "Bonjour, vous voulez savoir de quoi ça parle ?", lance Fabienne, la tante d'Antoine Alléno et bénévole de l'association. "Rendre visibles les invisibles, parce que malheureusement, le jeune est parti, il ne reviendra pas. Ceux qui restent, c'est nous, avec notre souffrance, notre douleur", souligne-t-elle.
Des photos arrachées dimanche
Caroline, 59 ans, est touchée par ces centaines de portraits. "C'est beaucoup de famille, de tristesse, de chagrin, de deuil à porter, et on a envie qu'on en parle parce que je pense qu'aujourd'hui, sincèrement, sur la route, il y a vraiment tellement d'abus dans tous les sens, d'alcool, de drogue...", souffle cette passante.
Parmi ces photos se trouve celle de Brigitte Macron, la Première dame qui a elle-même perdu sa sœur aînée dans un accident de la route. Dimanche, tous les portraits seront arrachés pour symboliser l'effacement et l'oubli dont sont victimes ces familles.