Voitures sans permis : un nombre record d’accidents mortels en 2024
Accessibles dès 14 ans, les voitures sans permis séduisent de plus en plus les adolescents. En seulement cinq ans, les nombres d'immatriculations ont presque triplé, selon L’Argus. Une popularité qui s’accompagne malheureusement d’une hausse inquiétante des accidents mortels.
Sillonnant désormais les routes et les abords des établissements scolaires, ces voiturettes compactes sont accessibles dès 14 ans, après une formation de quelques heures seulement. Limitées à 45 km/h, elles donnent à de jeunes conducteurs un avant-goût d’autonomie mais les exposent à des risques croissants. En 2024, 37 accidents mortels impliquant des voitures sans permis ont été recensés, contre 19 en 2020, soit quasiment le double.
"Je me sens oppressée quand je conduis"
Lucie, 16 ans, utilise sa voiturette tous les jours pour se rendre au lycée à Versailles. Une solution pratique pour ses parents, qui n’ont plus à assurer les trajets. Toutefois, sur la route, l’expérience est loin d’être rassurante.
"Les voitures classiques sont beaucoup moins respectueuses des voitures sans permis. Je me fais souvent klaxonner, même quand je ne suis pas en tort. Je me sens oppressée quand je conduis", confie-t-elle. Une inquiétude partagée par sa mère. "Elle est stressée parce qu’elle se dit que je suis trop jeune pour conduire. Et avec tous les fous qu’il y a sur la route, ce n’est pas très safe", explique l’adolescente.
Des véhicules peu protecteurs
Ces craintes sont confirmées par les spécialistes de la sécurité routière. Les voitures sans permis offrent une protection très limitée en cas de choc. Les voiturettes n’ont pas de rétroviseur intérieur et la plupart ne disposent pas d'airbag, laissant aini vulnérable le conducteur en cas d'accrochage.
"Le véhicule est très léger. Lorsqu’ils circulent près des établissements scolaires et qu’ils sont doublés par des camions ou des bus, il se crée un appel d’air qui déstabilise la voiture", alerte Régis Chomel de Jarnieu, président de l’Association française de prévention des comportements sur la route.
Autre facteur de risque pointé du doigt : l’usage du téléphone portable au volant. Distraits par leur écran, à bord de ces véhicules, certains adolescents se montrent moins attentifs à leur environnement.