Bernard Tapie 2:00
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avec Chloé Triomphe, du service Police-Justice
Bernard Tapie, poursuivi notamment pour escroquerie dans l'affaire de l'arbitrage sur la revente d'Adidas, est longuement revenu mardi à la barre sur la genèse de cette affaire. 

Après une première journée consacrée aux questions procédurales, le procès de Bernard Tapie est entré dans le vif du sujet mardi. L’homme d’affaires, poursuivi pour escroquerie dans l’affaire de l’arbitrage présumé frauduleux sur la revente d’Adidas dans les années 1990, a pu livrer mardi sa version des faits devant le tribunal correctionnel de Paris.

"Je suis tellement content de parler". Malgré la fatigue, visible sur son visage émacié par un cancer de l’estomac, Bernard Tapie est longuement revenu sur les détails de la genèse de cette affaire, et a ainsi littéralement occupé tout l’espace que lui offrait le tribunal. Une phrase résume à elle seule son état d’esprit : lorsque la présidente a proposé une suspension de séance pour faire une pause vers 17 heures, le septuagénaire a immédiatement répondu : "Ah non, non, je suis tellement content de parler !"

"La banque a encaissé trois milliards". Debout à la barre, comme habité par son affaire, il a repris l’historique de la vente d’Adidas depuis le départ, pour dire ce qu’il a toujours affirmé : son sentiment d’avoir été dupé par le Crédit lyonnais, qui a effectué une grosse plus-value en revendant l’équipementier sportif pour le compte de Bernard Tapie à Robert Louis-Dreyfus. Adepte de la formule choc, Bernard Tapie a ainsi résumé : "Quand on a dit partout que j’étais un pilleur, que j’ai ruiné l’État, la vérité c’est que j’ai touché 230 millions d’euros et la banque a encaissé trois milliards sur la transaction. J’ai donc récupéré moins de 10% de ce que l’Etat (via le Crédit lyonnais, alors publique) a ainsi gagné."

L'arbitrage au cœur de la séance mercredi. Pendant 1h30, sans contradiction ni question, Bernard Tapie a livré sa version, parfois aidé lors de défauts de mémoire par ses avocats. Mercredi, il sera interrogé sur le cœur du procès, à savoir la fraude présumée sur l’arbitrage qui lui a valu d’obtenir en 2008 403 millions d’euros de réparation pour solder son litige avec le Crédit lyonnais, dont dont 45 au titre du "préjudice moral".

Il est reproché à Bernard Tapie d'avoir truqué cet arbitrage, en s'assurant avec son ancien avocat Maurice Lantourne de la "partialité" d'un des trois juges arbitres, Pierre Estoup, afin d'obtenir une décision favorable.

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