Attentats en Catalogne : l'enquête antiterroriste ne fait que commencer en France

policiers, police judiciaire crédit : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP - 1280
Les policiers français enquêtent sur les ramifications de la cellule terroristes espagnole en France (image d'illustration) © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
  • Copié
Pierre de Cossette, édité par M.R.
Les policiers antiterroristes français suivent de près les liens entre la cellule terroriste qui a perpétré les attentats en Catalogne et la France. Leur passage par l'Hexagone ne serait en rien dû au hasard.

Les douze membres de la cellule djihadiste qui a frappé l'Espagne jeudi dernier dans un double attentat sont désormais neutralisés, après la fin de cavale lundi de l'ultime suspect : Younès A. Ce marocain de 22 ans, a été abattu à une cinquantaine de kilomètres de La Rambla où il avait semé la mort cinq jours plus tôt au volant d'une camionnette lancée sur la foule.

Une enquête qui ne fait que commencer. Les quatre suspects encore en vie seront présentés à la justice dans la journée de mardi, et les enquêteurs tentent à présent de comprendre l'évolution de cette cellule. Comment s'est-elle constituée ? N'a-t-elle vraiment aucune connexion avec la France comme l'a affirmé le ministre de l'Intérieur français ? Les policiers français n'en sont pas si sûrs.

Un détour par la France. Car malgré quelques précautions de langage, il était bien trop tôt aux yeux des enquêteurs de l'antiterrorisme pour s'avancer à ce point. Et pour cause, puisque l'enquête a montré que l'Audi qui a percuté des piétons à Cambrils quelques heures après l'attentat de Barcelone, était passée par la région parisienne. Elle avait été flashée dans l'Essonne une semaine avant le drame. Selon toute vraisemblance, les passagers faisaient partie des douze terroristes identifiés par la police espagnole.

Un séjour et un numéro de téléphone qui éveillent la curiosité. Ils auraient dormi une nuit dans un hôtel d'Île-de-France et seraient passés dans Paris pour faire des achats. Alors même si pour le moment aucun membre extérieur à cette cellule - qu'il soit français ou non - n'est apparu à ce stade de l'enquête, les policiers français ne peuvent s'empêcher de penser que ce passage par la région parisienne ne tenait pas du hasard. Il y a aussi ce numéro de téléphone français retrouvé dans le répertoire de l'un des terroristes.

La Belgique en alerte. En Belgique aussi, les enquêteurs sont sur le qui-vive et plus précisément à Vilvorde, tout près de Bruxelles où l'imam mort dans l'explosion de la villa d'Alcanar, la veille des attentats, aurait séjourné l'an passé.