Attentat avorté contre une église en 2015 : un suspect présenté à la justice en vue d'une mise en examen

L'attentat, piloté depuis la Syrie par le groupe État islamique (EI), avait échoué, mais une professeure de fitness, Aurélie Châtelain, avait été retrouvée morte dans sa voiture.
L'attentat, piloté depuis la Syrie par le groupe État islamique (EI), avait échoué, mais une professeure de fitness, Aurélie Châtelain, avait été retrouvée morte dans sa voiture. © AFP
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avec AFP , modifié à
L'homme est soupçonné d'avoir apporté un soutien logistique à Sid Ahmed Ghlam, arrêté le 19 avril 2015 dans le cadre de l'enquête sur l'attentat évité contre une église de Villejuif. 

Un homme de 29 ans, arrêté mardi dans l'enquête sur l'attentat djihadiste avorté contre une église de Villejuif (Val-de-Marne) en 2015, va être présenté aux juges d'instruction antiterroristes en vue d'une possible mise en examen, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

Son ADN retrouvé sur un gilet pare-balles. Cet homme est soupçonné d'avoir joué un rôle dans la fourniture de matériel à l'auteur présumé de cet attentat avorté, l'étudiant algérien Sid Ahmed Ghlam, qui avait été arrêté le 19 avril 2015, après avoir lui-même appelé les secours, blessé par balle. Trois autres hommes ont été arrêtés mardi mais ont été relâchés à l'issue de leur garde à vue. Le suspect déféré devant la justice est notamment mis en cause car son ADN a été identifié sur un gilet tactique découvert dans la chambre d'étudiant, à Paris, de Sid Ahmed Ghlam.

Quatre autres personnes déjà mises en examen. Quatre autres hommes sont déjà mis en examen dans cette affaire, dont trois en détention provisoire, eux aussi soupçonnés d'avoir participé à la fourniture de matériel ou d'armement à Sid Ahmed Ghlam. L'attentat avait échoué mais une professeure de fitness, Aurélie Châtelain, avait été retrouvée morte dans sa voiture, tuée par balle. Sid Ahmed Ghlam a été mis en examen pour assassinat et pour tentatives d'assassinats terroristes.

Un attentat téléguidé par l'EI ? Les enquêteurs pensent qu'il a été missionné pour commettre cet attentat lors de deux voyages en Turquie, en octobre 2014 et février 2015, par des hommes dénommés Abou Moutana, Abou Omar et Amirouche, membres du groupe djihadiste État islamique (EI), selon des sources proches de l'enquête. Abou Omar est le nom de combattant d'Abdelhamid Abaaoud, l'un des coordinateurs des attentats du 13 novembre 2015 à Saint-Denis et Paris (130 morts).

Derrière Abou Moutana, les enquêteurs pensent que se cache Abdelnasser Benyoucef, un Algérien de 43 ans passé par les camps d'entraînement d'Al-Qaïda en Afghanistan et proche du Groupe islamiste des combattants marocains (GICM). Ce groupe salafiste lié à Al-Qaïda est soupçonné d'avoir commandité les attentats de Casablanca au Maroc (45 morts le 16 mai 2003) et d'être impliqué dans ceux de Madrid (191 morts le 11 mars 2004). Alors en fuite en Algérie, il avait été condamné en France en 2010 à douze ans de réclusion criminelle pour le vol dans des agences bancaires d'un million d'euros, destinés au financement du terrorisme. Enfin, Amirouche pourrait être un autre Algérien de 44 ans, Samir Nouad, proche de Benyoucef et également connu des services de renseignement.