A l'époque, le rôle de la Préfecture du Rhône avait été souligné puisque l'assaillant, avait été relâché le lendemain du fait de l'absence d'une personne ayant autorité pour signer la procédure d’expulsion et de placement dans un centre de rétention. 1:13
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Jean-Luc Boujon, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Le tribunal administratif de Lyon doit examiner ce mercredi matin le recours des parents de Maurane et Laura, assassinées en octobre 2017 par un ressortissant tunisien en situation irrégulière à Marseille, alors qu'il avait été interpellé à Lyon pour vol à l'étalage avant d'être relâché, faute de moyens pour l'incarcérer. Ils poursuivent l'État pour que soit reconnue sa responsabilité dans cette affaire. 
TÉMOIGNAGE

C'était le 1er octobre 2017 sur le parvis de la gare Saint-Charles de Marseille, Laura et Maurane, deux étudiantes de 20 et 21 ans sont poignardées par un Tunisien sans-papiers. A l'époque, le rôle de la Préfecture du Rhône avait été souligné puisque l'assaillant, interpellé deux jours plus tôt, avait été relâché le lendemain du fait de l'absence d'une personne ayant autorité pour signer la procédure d’expulsion et de placement dans un centre de rétention. Aujourd'hui, après plus de deux ans, les parents des deux jeunes filles poursuivent l'État en justice pour que soit reconnue sa responsabilité. Un recours qui sera examiné ce mercredi matin par le tribunal administratif de Lyon.

"Ils l'ont libéré le samedi, elles ont été tuées le dimanche"

"Le meurtrier était non seulement en situation irrégulière, mais il sortait de garde à vue et il avait des antécédents judiciaires", rappelle au micro d'Europe 1, Sylvie Harel, la mère de Maurane. "Or, il n'a pas été placé en détention, car il y avait une carence de signataires au niveau de la Préfecture du Rhône et ça, c'est inacceptable. Les procédures n'ont pas été appliquées, il y a donc une faute", estime la mère. "On veut également que soit établi le lien de causalité à 100% entre les dysfonctionnements graves de la préfecture et l’assassinat de nos filles. Ils l'ont libéré le samedi, elles ont été tuées le dimanche. La préfecture du Rhône n'a pas fait son travail", résume-t-elle. 

Au delà de la douleur, Sylvie Harel veut mettre l'État devant ses responsabilités et prévient : "On voit dans l'actualité qu'il y a de plus en plus d'attentats qui ressemblent à ce qui s'est passé pour nos filles. Et si l'État ne fait pas son travail, c'est d'autres enfants qui seront tués. On cherche à obliger l'État à faire son travail, et à protéger les enfants de tout le monde."