Attaque à l'aéroport d'Orly : la piste terroriste bientôt abandonnée

En mars 2017, un homme s'en était pris à des militaires de l'opération Sentinelle, en patrouille à l'aéroport d'Orly.
En mars 2017, un homme s'en était pris à des militaires de l'opération Sentinelle, en patrouille à l'aéroport d'Orly. © BENJAMIN CREMEL / AFP
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Salomé Legrand , modifié à
En mars 2017, un jeune homme s’en était pris à une patrouille de l’opération Sentinelle au beau milieu du terminal Sud, avant d’être abattu. La justice antiterroriste vient de se déclarer incompétente dans cette affaire, en raison des doutes qui persistent sur les motivations de l'attaquant.

La piste terroriste sera bientôt abandonnée dans l'affaire de l’attaque commise à Orly, en mars 2017, au cours de laquelle un jeune homme s’en était pris à une patrouille de l’opération Sentinelle au beau milieu du terminal Sud, avant d’être abattu. Dans un volet du dossier concernant la détention d’arme en lien avec une entreprise terroriste, le juge s’est en effet déclaré incompétent, explique une source judiciaire à Europe 1, confirmant des informations du Parisien. Dans le développement de son ordonnance, il remet clairement en question le mobile terroriste de l’attaquant.

L'enquête n'a pas permis de dévoiler ses motivations réelles

L’homme de 39 ans, a bien fait référence à Allah durant les faits, et son mode opératoire ressemble à ce qui est prôné par Daech. Mais les investigations n’ont pas permis de découvrir de lien avec l’Etat islamique, ni d’éclairer ses motivations réelles.

Les faits sont chaotiques : le jour de son attaque, l’homme blesse d’abord des policiers qui le contrôlent, puis ouvre le feu dans un bar dont il est un habitué. Il appelle son père pour dire qu’il a fait une "bêtise", et se rend à Orly, où il se saisit de l’arme de la militaire avant d’être abattu.

Violence et polytoxicomanie

Aucune pratique religieuse, ni de trace de radicalisation, pas de fiche S… En revanche, l’homme était connu pour sa grande violence, doublée d’une polytoxicomanie. Le jour des faits, il avait consommé de la cocaïne, du cannabis et de l’alcool. Interrogé par Europe 1 après les faits, son père confirmait ses addictions et affirmait qu'il n'avait "jamais été un terroriste"

Le juge estime aujourd’hui que l’attaquant a agi seul, ce qui signifie que ses deux proches qui avaient été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste devraient bénéficier d’un non-lieu.