Alsace : des tags antisémites et racistes sur la maison d'un maire

Une plainte a été déposée auprès de la gendarmerie. (Photo d'illustration)
Une plainte a été déposée auprès de la gendarmerie. (Photo d'illustration) © GUILLAUME SOUVANT / POOL / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Les tags, visant notamment le préfet de la région Grand Est et les migrants, ont été découverts sur la maison du maire de Brumath, dans le Bas-Rhin. Une plainte a été déposée. 

Des tags antisémites et racistes, visant notamment le préfet de la région Grand Est et les migrants, ont été inscrits sur la maison du maire de Brumath, dans le Bas-Rhin, dans la nuit de jeudi à vendredi, ont indiqué vendredi des sources concordantes.

"Toutes les façades de la maison et la porte du garage ont été taguées sur deux mètres de haut", a expliqué le maire de Brumath, Étienne Wolf, "effaré". Il était écrit, a-t-il détaillé: "Marx=Jude" (juif en allemand) à côté d'une croix gammée, "Le préfet juif Marx, on ne veut plus de migrants", "Migrant raus" (dehors en allemand) ou encore "Élus alsaciens=vendus".
"Mon nom n'était nulle part, mais ma maison a été visée en tant qu'élu alsacien", a-t-il ajouté, précisant qu'il était de confession catholique et avait enseigné la religion pendant trente ans.

Relevés d'indices. Une plainte a été déposée auprès de la gendarmerie et des techniciens en identification criminelle ont procédé à un relevé d'indices, a précisé l'élu, qui est aussi vice-président du conseil départemental du Bas-Rhin. Étienne Wolf a ensuite fait recouvrir de peinture les inscriptions. "Ça fait 18 ans que je suis maire, je n'ai jamais été confronté à cette problématique", a-t-il ajouté. Des inscriptions antisémites visant entre autres le préfet, Jean-Luc Marx, ont été relevées ces dernières semaines dans cinq autres communes du Bas-Rhin, a indiqué à la préfecture. Le préfet Marx a déposé plainte après ces faits, a ajouté la préfecture sans autre détail.

Plus 69% d'actes antisémites au cours des neuf premiers mois de 2018. Dans un communiqué, le président LR de la région Grand Est, Jean Rottner, a dénoncé des "actes (qui) sont contraires à l'esprit de respect de l'Autre et d'humanisme qui caractérisent nos territoires" et fait part de sa "profonde indignation". Le Premier ministre, Édouard Philippe, a annoncé vendredi, 80 ans après la funeste nuit de Cristal et ses exactions nazies contre les Juifs en Allemagne le 9 novembre 1938, que les actes antisémites en France avaient progressé de plus de 69% au cours des neuf premiers mois de 2018.