Alerte enlèvement : à quel moment déclenche-t-on une alerte pour un enfant enlevé par un parent ?

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avec AFP // Crédit photo : Thomas COEX / AFP , modifié à
Pour la deuxième fois en moins d'un mois, l'alerte enlèvement a été déclenchée. Les autorités recherchent activement la petite Malek, âgée de 8 ans et enlevée à Dunkerque dans la nuit du 6 au 7 juin. Mais comment est déclenchée cette alerte ? Europe se penche sur la question. 

Dans la nuit du 6 au 7 juin, une petite fille âgée de 8 ans et nommée Malek Younes a disparu avenue de la Libération à Dunkerque dans le Nord. La fillette a les cheveux longs, noirs et bouclés, et les yeux noirs. Les autorités estiment que la jeune fille est susceptible de se trouver en présence de son père Jamel Younes, âgé de 40 ans et faisant 1m84.

L'homme est décrit comme ayant une corpulence normale a les cheveux noirs et est porteur de tatouages sur la nuque et le poignet. Cet homme pourrait circuler à bord d'une Renault Twingo verte, immatriculée DM 485 GJ. Le procureur de la République a d'ailleurs choisi de prolonger l'alerte.

Quinze jours avant cet enlèvement, une autre alerte avait été déclenchée pour signaler l'enlèvement d'Eya, une petite fille de 10 ans, par son père et un complice. Ces trois derniers ont finalement été retrouvés 24 heures après le signalement, au Danemark. Mais à quel moment déclenche-t-on une alerte pour un enfant enlevé par un parent ? Europe 1 vous livre quelques éléments de réponse.

Le procureur de la République donne l’ordre

À l’origine, c’est bien le procureur de la République, "en étroite concertation avec les enquêteurs", qui prend la décision de déclencher l’alerte enlèvement. L’alerte ne sera déclenchée que si quatre critères sont remplis. "La victime doit être mineure", rappelle le ministère de la Justice. "Il doit s’agir d’un enlèvement avéré et non d’une simple disparition. L’intégrité physique de la victime doit être en danger. Enfin, le procureur doit posséder des informations permettant de localiser l’enfant". 

"Un contexte de violence"

La mise en danger de la victime est le critère le plus compliqué car le plus subjectif. N’existe-t-il pas un risque de déclencher cette alerte à chaque fois qu’un enfant n’est pas reconduit après une garde d’un parent ? "Ce dispositif marche parce qu’il est toujours utilisé à bon escient", rétorque le porte-parole du ministère de la Justice, Pierre Januel. 

Dispositif-alerte-enlevement

Dans le cadre de l'enlèvement de la petite Malek, le contexte de violence est flagrante, une mère de famille ayant été retrouvée morte à son domicile. Le couple a déjà connu des différends. Le conjoint est forcément dans la liste des suspects, d'abord de l'enlèvement, ensuite potentiellement (du décès) de son épouse mais chaque chose en son temps", a poursuivi cette source. Le suspect, de nationalité tunisienne, est connu des services de police et de la justice, toujours selon une source proche de l'enquête.

Le plan "Alerte enlèvement" est un dispositif d'alerte massive et immédiate déployé pour aider à la recherche d'un enfant présumé enlevé. Il est largement inspiré du plan "Amber Alert", créé au Texas en 1996, après l'enlèvement et l'assassinat de la petite Amber Hagerman. Adopté en France en février 2006, il consiste à lancer une alerte massive en cas de rapt d'enfant mineur pour mobiliser la population dans la recherche de l'enfant et de son ravisseur. Il a été déclenché en France à une trentaine de reprises.