Aide aux migrants : le procès des "Sept de Briançon" s'ouvre à Gap

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Une cinquantaine de militants étaient présents à l'entrée du tribunal de Gap lorsque les prévenus sont arrivés jeudi matin. © JEAN-PIERRE CLATOT / AFP
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avec AFP , modifié à
Sept militants sont jugés depuis jeudi à Gap pour avoir aidé en avril dernier une vingtaine de migrants à passer la frontière franco-italienne. 

Le procès de sept militants suspectés d'avoir permis l'entrée de migrants fin avril près de Briançon a débuté jeudi matin devant le tribunal correctionnel de Gap, dans les Hautes-Alpes, où un important dispositif policier a été déployé pour prévenir tout débordement.

Ils ont aidé une vingtaine de migrants. Une Italienne, un Suisse, un Belgo-suisse et quatre Français, âgés entre 22 et 52 ans, sont poursuivis pour "aide directe ou indirecte en bande organisée à l'entrée irrégulière d'étrangers sur le territoire national". La justice leur reproche d'avoir facilité le passage de la frontière franco-italienne à une vingtaine de migrants le 22 avril, au cours d'une manifestation au col de Montgenèvre à laquelle participaient une centaine d'autres personnes. Ils encourent des peines de dix ans de prison et de 750.000 euros d'amende.

Des militants sur place pour les soutenir. De nombreux militants étaient attendus sous les fenêtres du palais de justice de Gap pour soutenir ceux que l'on surnomme désormais les "Sept de Briançon". Mais ils n'étaient qu'une cinquantaine lorsque les prévenus sont arrivés devant l'enceinte du tribunal, peu avant 8h30, avant d'y pénétrer sous les applaudissements. Un important dispositif de maintien de l'ordre a été déployé aux abords du palais de justice.

Aider à entrer sur le territoire reste illégal. Cette affaire a déjà mobilisé jusqu'en Grèce, où des anarchistes ont cette semaine signé sur les murs extérieurs de l'Institut français d'Athènes des slogans réclamant "la liberté" pour les prévenus. Le 31 mai, le tribunal correctionnel de Gap avait levé le placement sous contrôle judiciaire des trois prévenus étrangers, les seuls poursuivis dans un premier temps, et renvoyé leur procès après des débats intenses sur la question de l'aide aux migrants. La justice avait notamment souhaité temporiser dans l'attente d'un avis du Conseil constitutionnel, saisi à la mi-mai sur la question du "délit de solidarité". En juillet, les sages avaient souligné qu'au nom du "principe de fraternité", une aide désintéressée au "séjour" irrégulier ne saurait être passible de poursuites, l'aide à "l'entrée" restant toutefois illégale.