Affrontements à Paris : "je n'ai jamais vu un 1er mai comme ça"

Lors du défilé du 1er mai à Paris, dimanche
Lors du défilé du 1er mai à Paris, dimanche © ALAIN JOCARD / AFP
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François Geffrier avec M.L. , modifié à
Dans le cortège parisien, les heurts ont éclaté dès le début du défilé, dimanche. Dans le contexte de l'opposition à la loi Travail, l'ambiance était tendue entre police et manifestants.
REPORTAGE

"Soyons ingouvernables", pouvait-on lire sur l'une des banderoles des manifestants parisiens, dimanche, lors du défilé du 1er mai. Organisée en pleine mobilisation contre la loi Travail, la journée de solidarité syndicale a été émaillée de débordements.

Des lunettes de plongée contre les gaz lacrymogènes. Dès le début de la manifestation, la tension était palpable. Dès 15 heures, des dizaines, puis des centaines de personnes venues en découdre avec les forces de l'ordre se trouvent en tête du traditionnel cortège. Des premiers heurts éclatent alors entre la police et ces manifestants, parfois cagoulés, équipés de lunettes de plongée pour se protéger des gaz lacrymogènes, de foulards ainsi que de casques.

"C'est hallucinant !" Très présente, la police donne le rythme de la marche. Les manifestants, habitués du défilé syndical, s'agacent. "Pourquoi c'est eux qui bloquent ? C'est hallucinant ! Ils sont en face de nous et ils nous empêchent de passer !" s'indigne une manifestante. "Ça va créer des incidents. Je n'ai jamais vu un 1er mai comme ça", renchérit un monsieur. Trois-cents mètres plus loin, une petite colonne de CRS longe les manifestants sur un trottoir. Un slogan monte : "Les trottoirs sont à nous" et, très vite, les policiers sont encerclés. "Cassez vous, cassez vous", hurlent les manifestants.

Des palissades arrachées. Malgré tout, la marche reprend. Les centaines de casseurs sont entourés par des CRS, à l'arrière et à l'avant. Les policiers reçoivent toutes sortes de projectiles : des planches de bois, des pétards, des feux d'artifice jetés au sol... Des palissades métalliques de chantiers sont arrachées. Un vendeur de muguet dont le stand était situé sur la route du cortège voit toutes ses fleurs piétinées. La foule crie : "Tout le monde déteste la police". Pour éloigner les casseurs, les gaz lacrymogènes pleuvent. 

Après trois quarts d'heure à l'arrêt, les CRS laissent le mouvement avancer à nouveau. A 18 heures, le groupe de manifestants violents se trouve à quelques mètres de la place de la Nation, lieu d'arrivée prévu du défilé.