Affaire Vincent Lambert : sa mère interpelle Emmanuel Macron dans une lettre ouverte

"Vincent est handicapé mais il est vivant", explique Viviane Lambert dans cette lettre ouverte.
"Vincent est handicapé mais il est vivant", explique Viviane Lambert dans cette lettre ouverte. © AFP/COURTESY OF THE LAMBERT FAMILY
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avec AFP
Dans cette lettre, la mère de Vincent Lambert rappel que son fils "est vivant" et qu'il "n'a pas mérité d'être affamé et déshydraté".

"Mon fils a été condamné à mort" : dans une lettre ouverte jeudi dans Le Figaro, Viviane Lambert, mère de Vincent Lambert, a interpellé Emmanuel Macron sur le sort de son fils hospitalisé dans un état végétatif depuis 2008 alors que le CHU a décidé lundi d'un "arrêt des traitements".

"Il est vivant"... "Mon fils n'a pas mérité d'être affamé et déshydraté (...) Vincent est handicapé mais il est vivant", a écrit Viviane Lambert dans cette tribune adressée au président de la République, trois jours après que le Centre hospitalier de Reims a décidé, au terme d'une quatrième procédure collégiale, un arrêt des traitements sous dix jours. La mise en oeuvre de cette décision consisterait à supprimer l'hydratation et l'alimentation artificielles de Vincent Lambert, 41 ans et père de famille, qui se trouve dans un état végétatif irréversible à la suite d'un accident de voiture.

... et il peut être "rééduqué". "Vincent n'est pas dans le coma, il n'est pas malade, il n'est pas branché (...) il respire sans assistance. Il se réveille le matin, et s'endort le soir", a expliqué Viviane Lambert, précisant que son état l'empêchait de "communiquer verbalement" mais qu'il a "retrouvé" son "réflexe de déglutition" et peut être rééduqué. "Il faut le faire selon des protocoles spécialisés, avec une équipe pluridisciplinaire, dans une unité spécialisée, dans le cadre d'un projet de vie en lien avec sa famille", a-t-elle encore écrit.

 

Une famille divisée. Les parents de Vincent Lambert veulent que leur fils soit transféré dans un établissement spécialisé, une demande rejetée par la Cour de cassation en décembre 2017 qui avait rappelé que seule Rachel Lambert, sa femme et tutrice légale depuis 2016, pouvait décider. Depuis cinq ans, date de la première procédure collégiale et de l'ouverture du front judiciaire, la famille Lambert se déchire sur l'avenir du patient : ses parents et une partie de la fratrie sont opposés à sa fin de vie, tandis que son épouse, son neveu et d'autres frères et sœurs y sont favorables compte tenu des conclusions des médecins du CHU de Reims.