Mimi Marchand 1:29
  • Copié
Marion Gauthier, édité par Romain David
Patronne de l'agence photo Bestimage, Michèle Marchand a été mise en examen samedi pour "subornation de témoin" dans l'affaire des soupçons de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. En novembre dernier, l’homme d’affaire franco-libanais Ziad Takieddine est revenu sur certaines de ses déclarations contre l'ancien chef de l'État.
DÉCRYPTAGE

Que vient-elle faire dans cette affaire politico-financière ? Après 48 heures de garde à vue, Michèle Marchand, patronne de l'agence photo Bestimage et papesse de la presse people, a été mise en examen samedi pour subornation de témoin dans l'affaire du financement libyen présumé de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Tout est parti d’une interview dans l’hebdomadaire Paris Match (média du groupe Lagardère, comme Europe 1), dans laquelle Ziad Takieddine, l'un des principaux protagonistes de cette affaire, revient sur certaines de ses déclarations à l'encontre de Nicolas Sarkozy.

Une volte-face qui interroge les enquêteurs

En novembre dernier, l’homme d’affaire franco-libanais Ziad Takieddine accorde un entretien à un journaliste du magazine et un photographe de Bestimage, l’agence que dirige "Mimi" Marchand. Le principal accusateur de l’ancien président revient sur le témoignage qu’il répète depuis 2016 : non, Nicolas Sarkozy n’a pas touché d’argent du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi pour sa campagne présidentielle de 2007. Dans l’interview, Ziad Takieddine accuse les juges de "lui avoir mis la pression". 

Cette volte-face, toutefois, n’est pas confirmée devant les magistrats en charge de l’instruction de cette affaire ; Ziad Takieddine leur assure que ses propos ont été "mal tournés" par le journaliste. Naissent alors des soupçons de négociation, de promesses d’argent pour gagner la rétraction de Ziad Takieddine. La police cherche une explication à ce virage médiatique. "Mimi" Marchand, de son côté, conteste "fermement" tous les faits. "Elle a simplement organisé une interview, une séance photo, défend son avocate. Tout le reste lui est étranger."

Un parcours atypique

Avant de régner en maître sur la presse people, la septuagénaire a été garagiste, elle a monté des boîtes de nuit et un important réseau de connaissances et de célébrités. Devenue journaliste, elle s’est rapprochée de l’Elysée et du couple Sarkozy, notamment. Michèle Marchand a été remise en liberté, sous contrôle judiciaire.