L'avocate Sylvie Noachovitch et Omar Raddad, ici en 2008. 1:25
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Gwladys Laffitte, édité par Gaétan Supertino , modifié à
Omar l'a-t-il vraiment tué ? La justice ordonne de nouvelles investigations dans la fameuse affaire Omar Raddad, affaire qui date de 1991 et l'assassinat de Guilaine Marchal dans sa propriété de Mougins. Le jardinier Omar Raddad a toujours clamé son innocence. Et si cette étape lui redonne de l'espoir, selon son avocate, il reste encore du chemin à faire avant un éventuel nouveau procès.

C'est un coup de tonnerre. Vingt-sept ans après la condamnation d'Omar Raddad pour le meurtre d'une riche veuve, Ghislaine Marchal, la justice a décidé jeudi de rouvrir le dossier, première étape vers une éventuelle révision du procès. Le jardinier Omar Raddad a toujours clamé son innocence, la justice demande de nouvelles investigations. Mais il ne s'agit, pour l'heure, que d'une première étape.

Le procès Omar Raddad va-t-il se rouvrir ?

Les résultats de ces nouvelles investigations donneront en effet un éclairage à la commission d’instruction, qui jugera la demande en révision recevable ou non. Si oui, la Cour de révision et de réexamen sera saisie et c’est seulement elle qui décidera si un nouveau procès doit se tenir. Cela va donc prendre encore au moins plusieurs mois.

En tout cas, c’est une première victoire pour Omar Raddad et pour son avocate, Sylvie Nouakovitch. "On sait combien il est difficile d'obtenir une réouverture de dossier en matière de procès criminel. Je peux vous assurer qu'Omar Raddad a repris tous les espoirs. Il est persuadé que la Justice va l'innocenter", a-t-elle commenté au micro d'Europe 1.

Sur quoi vont porter les nouvelles investigations ?

Ces nouvelles investigations vont porter sur des traces ADN, quatre exactement. Des ADN masculins qui ne correspondent pas à celui d’Omar Raddad. Ils ont été découverts en 2015, certains mélangés au sang de Ghislaine Marchal, sur les fameuses inscriptions "Omar m’a tuer" et "Omar m’a T". Et il y’a deux ans, une expertise a pour la première fois déterminé que ces ADN auraient été déposés au moment du meurtre, et non après, par un potentiel meurtrier, donc, qui aurait utilisé le sang de la victime pour désigner un bouc émissaire. C’est en tout cas la théorie de la défense d’Omar Raddad, toujours coupable aux yeux de la justice.

Condamné en 1994 à 18 ans de réclusion, sans possibilité de faire appel à l'époque, Omar Raddad a bénéficié d'une grâce partielle du président Jacques Chirac, puis d'une libération conditionnelle en 1998. Mais cette grâce ne vaut pas annulation de la condamnation et ne l'innocente pas.