Abattoir de Mauléon : la justice rend sa décision ce lundi

Six mois de prison avec sursis contre l'ex-directeur et des amendes de quelques centaines d'euros ont été requis contre les cinq prévenus.
Six mois de prison avec sursis contre l'ex-directeur et des amendes de quelques centaines d'euros ont été requis contre les cinq prévenus. © IROZ GAIZKA / AFP
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avec AFP
Un mois et demi après le début du procès de l'abattoir de Mauléon, les cinq prévenus vont être fixés lundi sur leur sort. 

Maltraitance animale ou dysfonctionnements et "cadences" infernales ? Deux ans et demi après des images choc de L214 sur des souffrances animales à l'abattoir de Mauléon dans les Pyrénées-Atlantiques, le tribunal correctionnel de Pau rend ce lundi son jugement dans le procès de l'ex-directeur et de quatre employés.

Prison requise contre l'ex-directeur. Six mois de prison avec sursis contre l'ex-directeur et des amendes de quelques centaines d'euros, contre les cinq prévenus, ont été requis au procès en septembre, alors même que le parlement finalisait sa loi Agriculture et alimentation, depuis adoptée, avec son volet "bien-être animal". La prison requise contre l'ex-directeur désormais retraité, Gérard Clémente, correspondait à l'accusation de "tromperie" (un non-respect du cahier des charges), délit passible de deux ans de prison et 300.000 euros d'amende. La maltraitance animale, elle, n'est punie que d'amendes, que le parquet a réclamées (de 100 à 420 euros).

En requérant, la vice-procureure Orlane Yaouanq avait pris soin de souligner que le procès de Pau n'était pas "le procès d'Alès, il ne s'agit pas d'actes de cruauté", en référence au procès concernant les abattoirs d'Alès et du Vigan dans le Gard qui avait conduit en 2017 à une condamnation à huit mois de prison avec sursis pour actes de cruauté.

A Mauléon, "il n'y a pas eu de volonté délibérée de causer des souffrances des animaux. Cela ne veut pas dire qu'ils n'ont pas souffert", avait ajouté la vice-procureure. Elle avait en revanche requis 50.000 euros d'amendes au total, contre l'abattoir en tant que personne morale. L'établissement avait vu son agrément sanitaire suspendu pendant deux mois après la révélation de l'affaire.

Des images difficilement soutenables. Celle-ci avait éclaté en mars 2016 avec la diffusion de vidéos de l'association de défense des animaux L214, prises en secret à l'abattoir de Mauléon. Des images difficilement soutenables montrant des animaux mal étourdis, des moutons saignés encore conscients, voire un agneau écartelé vivant. Même si dans ce cas précis, le ministère public a requis une relaxe, invoquant "un accident".

Les employés ont pointé du doigt les "cadences" subies. Quatre employés, l'ex-directeur et l'abattoir en tant que personne morale, étaient jugés pour "mauvais traitements infligés sans nécessité à un animal domestique", accusation qu'ils avaient vivement contestée lors des deux jours de procès. La direction avait invoqué une situation de "petit" abattoir (35 salariés) et la difficulté à trouver du personnel qualifié, faute de formation spécifique. Les employés s'étaient plaints des "cadences" subies, plus particulièrement en période pré-Pâques. Leur avocat a plaidé la relaxe.