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Mélina Facchin (à Strasbourg)
Incendiée par des émeutiers dans la nuit du 29 au 30 juin dernier, l'école élémentaire Marguerite Perey, dans le quartier de Cronenbourg à Strasbourg, ne pourra pas rouvrir à temps pour la rentrée scolaire du 4 septembre. Les enfants seront répartis dans d'autres établissements.

Les séquelles des émeutes de juillet dernier, qui ont embrasé la France, sont encore visibles par endroits. Des milliers de magasins avaient été vandalisés, des mairies saccagées, des écoles attaquées. 243 établissements scolaires avaient été pris pour cibles partout en France, selon les chiffres de l'Éducation nationale. À moins de deux semaines de la rentrée scolaire, le 4 septembre, certains d'entre eux ne pourront pas rouvrir à temps, les dégâts étant trop lourds. 

"On ne sait pas où il va aller"

Dans la cour de l'école Marguerite Perey, dans le quartier de Cronenbourg, à Strasbourg, les pelleteuses s'affairent. Des cartons recouvrent toujours les fenêtres explosées. "Cela me fait mal au cœur", lâche dans une petite voix Nasser, 7 ans, qui doit faire sa rentrée en CE1 d'ici deux semaines, mais qui ne pourra pas revenir ici tout de suite. "On a reçu un mail de la Ville qui nous annonce une réunion le 28 août pour voir ce qu'il en est", explique sa maman Malika. "Pour le petit, cela chamboule tout. On ne sait pas où il va aller, on est un peu inquiets", soupire-t-elle. 

Les 240 élèves de cette école seront répartis dans d'autres établissements du quartier, en attendant la fin des travaux, précise la mairie. 

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© Mélina Facchin / Europe 1

"Les dommages collatéraux, ce sont nos enfants"

Dans la nuit du 29 au 30 juin dernier, l'école élémentaire Marguerite Perey a été prise pour cible par les émeutiers. Plusieurs personnes ont fracassé les fenêtres pour s'introduire dans l'établissement. La salle polyvalente et la bibliothèque ont été incendiées - engendrant une suie toxique qui imprègne encore les murs et les plafonds - tandis que les systèmes d'alarme incendie et électrique ont été lourdement endommagés. Les travaux ne pourront donc pas être finis à temps pour accueillir les enfants le 4 septembre. 

"J'ai été surprise, parce que lors de la fête de fin d'année, on nous avait assuré que la Ville ferait des travaux de l’école Marguerite Perey une priorité", regrette Bechera Azizi, représentante des parents d'élèves. "On se disait que cet incendie était derrière nous, mais en fait non : ce sont les répercussions de ce qui s'est passé. Et les dommages collatéraux ce sont nos enfants : on n'a pas le choix, on subit", conclut-elle. L’école devrait rouvrir après les vacances de la Toussaint, selon la mairie de Strasbourg.