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Yasmina Kattou, édité par Romain David
Un premier hommage au jeune homme de 24 ans, disparu le soir de la Fête de la musique et dont le corps a été retrouvé lundi, s'est tenu sur les bords de la Loire samedi.
REPORTAGE

À Nantes, un premier rassemblement en hommage à Steve Maïa Caniço, dont le corps a été repêché dans la Loire lundi, s’est déroulé dans le calme à la mi-journée. Devant la grue jaune qui borde les quais, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées en silence. Des affiches "Où est la justice pour Steve ?" et "Interdit de vivre" ont été accrochées sur la grue. Une minute de silence a également été observée, elle a été suivie par pratiquement trois minutes d’applaudissements.

Dans la foule, Elisabeth, t-shirt blanc en hommage au jeune homme porté disparu le soir de la Fête de la musique en marge d’une intervention policière controversée, est venue du Tarn. Cette mère de famille a fait nuit blanche pour être représente. "Je suis une maman. Aujourd’hui c’est Steve et peut-être que dans un mois, ou l’année prochaine, ce sera mon fils qui a le même âge ou un autre enfant. Ça n’est pas concevable", s’indigne-t-elle auprès d’Europe 1. "Je me suis approchée de l’endroit où c’est arrivé. Il n’y a pas d’habitation, on aurait pu gérer la chose complètement différemment, et on n'en serait pas là", lâche-t-elle.

"Je ne supporte pas que l’on fasse ça à nos enfants"

Certains ont déposé des fleurs au bord de la Loire, précisément là où le corps du jeune homme a été repêché, plus d’un mois après sa disparition. Dans la foule, Edith, qui porte autour du cou une pancarte "Arrêtez le massacre", distribue des rubans noirs, couleur de deuil. "Je distribue des brassards parce que la France est en deuil. Je suis très touchée parce que j’ai quatre enfants. Ma fille à 22 ans. Je ne supporte pas que l’on fasse ça à nos enfants", glisse-t-elle, la gorge nouée par l’émotion.

"Si la police n’avait pas été là, à mon avis, le drame ne serait pas arrivé"

Un peu plus loin, une rose blanche à la main, Simon est venu avec son bébé dans les bras. Ce Nantais est un habitué des Fêtes de la musique sur les quais : "Jamais ça ne s’est fini comme ça", assure-t-il. "On sait tous la dangerosité du quai […]. Une dernière musique ne mérité pas de lancer des grenades lacrymogènes, d’envoyer les chiens, de tirer au LBD, de teaser un DJ… alors qu’il suffisait juste de couper l’électricité", s'agace-t-il. "Si la police n’avait pas été là, à mon avis, le drame ne serait pas arrivé."

Une manifestation contre les violences policières est prévue en début de journée, dans le centre-ville de Nantes. Elle s’annonce sous haute tension. La préfecture, qui dit craindre la présence d'éléments radicaux au sein du cortège, a prévu un important dispositif de sécurité. De leur côté, la famille et les proches de Steve ont tenu à se démarquer de ces appels à manifester.