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À Mions, près de Lyon, la justice suspend le couvre-feu mis en place par le maire

Jean-Luc Boujon . 1 min

À Mions, près de Lyon, la justice a suspendu un couvre-feu instauré par le maire pour les mineurs de moins de 17 ans. Jugée disproportionnée, la mesure visait à enrayer une série d’incivilités. Une décision contestée localement, mais le maire renonce à faire appel, estimant que le message est passé.

Un couvre-feu destiné aux moins de 17 ans, récemment mis en place à Mions près de Lyon, a été suspendu par la justice administrative. Une décision qui suscite colère et incompréhension au sein de cette commune de 14.000 habitants.

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Le 28 mai dernier, le maire de Mions, Mickaël Paccaud (Les Républicains), a signé un arrêté instaurant un couvre-feu pour les mineurs de moins de 17 ans, de 22h à 6h du matin. Objectif : mettre un terme à une série d’incivilités et d’actes de délinquance survenus ces derniers mois.

"On avait, depuis plusieurs mois, beaucoup de faits de délinquance : tirs de mortier sur un bâtiment, dégradation d’une piste d’athlétisme qu’on venait de couler, des nuisances sur des parkings, de la consommation de protoxyde d’azote, des vols d’accessoires… Tout un tas de faits que j’ai voulu casser, très vite", a justifié l’édile. "Pour ne pas faire comme dans certaines villes, laisser les choses s’installer et rapidement, c’est le chaos".

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Une mesure jugée “disproportionnée”

Saisie par la Ligue des droits de l’Homme, la justice administrative a suspendu l’arrêté il y a une quinzaine de jours. Le tribunal administratif de Lyon a jugé la mesure "disproportionnée", ce que conteste fermement le maire : "Un maire qui veut bosser et tout faire pour qu’on soit en sécurité ou tranquille dans sa commune, aujourd’hui, on l’empêche… C’est quand même du délire. On m’a dit au tribunal qu’empêcher les jeunes de consommer du protoxyde d’azote ou de l’alcool, c’était liberticide !"

Un soutien marqué parmi les habitants

Dans cette commune de la périphérie lyonnaise, de nombreux habitants soutiennent la décision municipale. "La justice n’est pas à la place des habitants. C’est nous qui sommes concernés par ce qui se passe ici. Et moi, je soutiens à 100 % le maire", affirme Habib, un résident de Mions. "Ce n’est plus tenable que des jeunes de 10, 12, 15 ans perturbent la tranquillité des citoyens".

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Malgré la suspension de son arrêté, Mickaël Paccaud ne prévoit pas de saisir la justice en appel. Il estime que le message est passé et que la situation s’est déjà améliorée car le nombre d’incivilités a déjà largement baissé.