Des Marseillais ont bravé les consignes, à quelques heures du déconfinement. 2:46
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Nathalie Chevance, édité par
Le déconfinement ne sera effectif que dans quelques jours, mais certains Français ont l’intention de se rendre chez des amis ou dans leur famille ce week-end. Illustration à Marseille, où des habitants ont déjà bravé les règles.
REPORTAGE

A quelques heures du déconfinement, certains Français ne résistent pas à la tentation de prendre déjà quelques libertés. A Marseille, où il a fait un temps radieux vendredi, des habitants n’ont pas hésité à braver les règles, en toute conscience. Notre reporter les a interrogés.

Se rendre chez des amis, même à plusieurs

A défaut d’une balade sur la plage ou d’un plongeon dans la mer, strictement interdits, Laura, une étudiante, est venue braver le confinement dans la piscine de l’une de ses amis, bien consciente de ne cocher aucune des cases de l’attestation de sortie. "C’est vrai que je n’ai pas d’excuses. Je voulais profiter avec mon amie et venir travailler en sa compagnie, c’est quand même plus motivant que toute seule. C’est aussi pour décompresser après cette période assez longue."

Marie, elle, ne résiste pas à la tentation d’une sortie à 10 kilomètres de chez elle. "Je vais voir quelques amis dans un appartement à Marseille. On sera cinq et on se dit qu’on va tous respecter les gestes barrières, et que ça ne nous empêche pas de se voir à quelques heures du déconfinement", assure-t-elle.

"C’était bon, je me suis senti libre"

Se faire plaisir sans prendre trop de risques, c’est la position de Catherine, mère de famille qui a eu besoin de prendre l’air après deux mois de respect des règles. "Ce matin je me suis échappée avec ma voiture, je suis allée au-delà du kilomètre. C’était bon, je me suis senti libre. J’ai repris des chemins que je n’avais plus pris depuis deux mois", raconte-t-elle.

"Mais on va respecter le confinement jusqu’au bout", jure-t-elle.

"Le 11 mai, le virus ne va pas disparaître miraculeusement"

Mais le préfet de police a prévenu : les contrôles vont être renforcés dans la région jusqu’au dernier moment, avec une amende de 135 euros pour les contrevenants. Des comportements qui suscitent également la crainte chez les soignants, comme le docteur Jimmy Mohamed. "Le 11 mai le virus ne va pas disparaître miraculeusement", prévient-il.

"On se dit que les choses vont s’améliorer, mais tout le monde peut être porteur de la maladie. Vous allez peut-être rendre malades et envoyer en réanimation d’autres personnes. Il faut un peu de bon sens et de responsabilité. Ce n’est pas le moment de jouer avec le feu", met en garde le docteur.