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Nathalie Chevance, édité par Mathilde Durand , modifié à
Pour lutter contre le fondamentalisme religieux et harmoniser la formation des responsables religieux, la Grande Mosquée de Paris souhaite chapeauter plusieurs instituts de formations d'imams en France. Un cursus en trois ans, aux conditions d'accès strictes, qui ne suscite pas beaucoup de vocations pour l'instant. Exemple à Marseille.
REPORTAGE

Pour harmoniser la formation des imams en France, la Grande mosquée de Paris a pour ambition de chapeauter plusieurs instituts, qui vont dispenser un même programme afin de mieux encadrer les prêches. Des instituts sont donc en train de voir le jour aux Mureaux dans les Yvelines, mais aussi à Lille et à Marseille. Mais sur place, les candidats ne se bousculent pas : le cursus est long et les critères pour être retenu assez stricts. A Marseille, dans les locaux de la mosquée Al-Taqwa, les salles de classes toute neuves n’ont pas encore accueilli les premiers élèves. 

Ils ne sont que six pour l'instant à remplir tous les critères pour accéder à la formation d'imam : être francophone, résider en France, avoir le bac, être âgé entre 18 et 45 ans... Et surtout accepter une formation sur trois ans à temps complet, sans contrepartie financière. "Il faut trouver des candidats qui acceptent la formation. C'est compliqué, car la formation, c'est trois ans", souligne Amar Tazir, vice-président de l’association cultuelle islamique de Marseille.

Une formation nécessaire pour un statut agréé

"Le message qu'on envoie aujourd'hui à la communauté musulmane c'est 'dépêchez-vous de vous organiser, de participer à la formation des imams'. Nous, on conseille aux jeunes de venir. Après trois ans, ils seront des imams formés, avec un diplôme, agréés. Le statut d'imam est très demandé, ce sera un travail sûr", poursuit-il. 

Plus encore que l'emploi, la formation est nécessaire pour assurer la sécurité des fidèles selon lui. "Il est très important d'avoir des imams formés en France et francophone, car on ne sait jamais qui écrit sur Internet. Est-ce que c'est un imam, un savant, un voyou ? C'est le danger." En effet, certains hommes qui prêchent ici dans les mosquées n'ont pas de statut et ne parlent pas français.