À l'approche du 17 novembre, les gilets jaunes battent le rappel

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© Philippe HUGUEN / AFP
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Kévin Thuilliez et François Coulon, édité par Romain David
Les automobilistes engagés contre la hausse des taxes sur le carburant craignent que la mobilisation du 17 novembre ne soit pas à la hauteur des colères exprimées. Ils pourront en tout cas compter sur le soutien de certains marins-pêcheurs.
REPORTAGE

J-5 avant le rendez-vous du 17 novembre contre la hausse des prix du carburant. Les gilets jaunes appellent au blocage des routes pour protester contre la hausse des taxes sur le gazole et l'essence. Ils continuent de battre le rappel, dans l'espoir de mobiliser un maximum d'automobilistes, comme à Lens où plusieurs d'entre eux, réunis dimanche à proximité d'un centre commercial, interpellaient directement les conducteurs.

 "On y sera !". Positionné à l'entrée d'un rond-point, tracts à la main, cette quinzaine de gilets jaunes ne se connaissait pas il y a encore un mois, mais s'est trouvé un objectif commun : faire reculer le gouvernement. La plupart des conducteurs qu'ils arrêtent se disent déjà convaincus. "On y sera ! Il y en a marre de payer aussi cher", leur assure ainsi un automobiliste. "Je suis solidaire".

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"On a pas le choix. Il faut retourner ce gouvernement. Le carburant, c'est une goutte d'eau qui a fait déborder le vase, celui du pouvoir d'achat qui baisse", explique encore un protestataire à Europe 1. Mais si les automobilistes les soutiennent à coups de klaxon, si la page locale du mouvement est suivie par plus de 2.000 personnes sur Facebook, ces gilets jaunes craignent un camouflet. "Beaucoup critiquent, mais au final, les gens restent [chez eux] dans leur confort", reconnaît Alexis Gillot, l'organisateur. "Peut-être que l'on se trompe et que le 17 il y aura énormément de monde. On l'espère."

Les gilets jaunes des environs espèrent réunir entre 400 et 700 personnes. Ils ont prévu une opération escargot puis le blocage d'une pompe à essence et d'un centre commercial à Liévin.

Le soutien des pêcheurs. Au niveau national, le mouvement pourra en tout cas compter sur le soutien des marins-pêcheurs, chez qui la fronde des automobilistes trouve un fort écho. Même s'ils ne sont pas soumis à la hausse des taxes - ils bénéficient d'un gazole détaxé -, les marins-pêcheurs n'en subissent pas moins de plein fouet la flambée du baril de pétrole : en un an et demi, leur gazole est passé de 35 centimes à 59 centimes d'euro, soit près de 70% de hausse dans une période de pêche difficile. Certains d'entre eux arboreront donc également des gilets jaunes samedi.

"On consomme 1.700 litres par jours. Le gazole qui prend 20 centimes, c'est énorme, c'est 70.000 euros par an et ce sont des sous en moins sur la paie des matelots, parce que l'on est payé à la part", explique ainsi à Europe 1 Richard Montil, le patron du Médéluc, un chalutier mouillé à La Côtinière, sur l'île d'Oléron. "Je suivrai le mouvement. On est tous touchés, on ne peut pas rester inerte."