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François Coulon, édité par Romain David
De nombreux professionnels de la route, mais aussi de la mer, voient les bénéfices qu'ils engrangent absorbés par l'augmentation sensible du prix du gazole ces dernières semaines.

Le prix des carburants à la pompe n’en finit plus de grimper : le gazole a battu un nouveau record la semaine passée à 1,48 euros le litre en moyenne en France, soit 2 centimes de plus que la semaine précédente. Cette hausse est imputable au climat international, avec les tensions au Proche-Orient, mais aussi aux taxes qui représentent 60 à 65% du prix final. L’objectif est l’alignement de la fiscalité du diesel sur celle de l’essence, pour inciter les particuliers à rouler dans des véhicules plus propres. Le gazole pèse actuellement 80% du volume des ventes, et sa flambée fait le malheur des professionnels de la route et de la mer.

Des conséquences sur l'emploi. "Abysse Taxis" à Saint-Jean-de-Monts, en Vendée, dispose ainsi de trois véhicules qui consomment chaque année quelque 16.000 litres de gazole : "Quand le diesel grimpe de 37 centimes en un an, pour nous c’est la cata", peste Alexandra Blauwart, l'une des responsables de cette société. "Sur une année, ça représente 8.000 euros en plus. On avait pour projet d'embaucher quelqu'un, du coup, on ne va faire qu'un CDD de six mois. En tant que taxis, nous avons des prix fixés par la préfecture, et donc aucun moyen de répercuter l'augmentation. On est découragés".

Des bénéfices avalés par le prix du carburant. David Brisseau, un transporteur de Talmont-Saint-Hilaire, pilote quinze camions et dix autocars. Il subit également de plein fouet cette envolée du prix du carburant. "Ça donne une perte de 3.000 euros par mois. Quand un devis a été fait quelques mois avant, il est difficile de demander une augmentation au client. Parfois, on travaille à perte", pointe-il, tout en assurant que ces augmentations "mangent" la moitié de son bénéfice.

Et le secteur maritime n'est pas épargné. Les 85 navires du port des Sables-d’Olonne avalent chacun, quotidiennement, environ 2.000 litres d’un gazole détaxé mais dont le prix a quasiment doublé en un an. "On est passé de 32 à 59 centimes. C'est énorme. Ça fait 12% de charges supplémentaires. La part de bénéfices de l'entreprise s'en va dans la dépendance au gazole", relève José Jouneau, président du Comité des Pêches des Pays de la Loire. "Nous sommes obligés de subir, mais pour encore combien de temps ?", déplore-t-il.