Désormais, il sera interdit de couper l'électricité en cas d'impayé. 1:38
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Stéphane Place, édité par Yanis Darras
Face à l'explosion des coups de l'énergie et à l'augmentation du nombre de Français ayant des difficultés à payer leurs factures, le maire de Bègles en Gironde a décidé de prendre une décision radicale. Désormais sur sa commune, il sera impossible aux fournisseurs de couper l'électricité en cas d'impayés.

C'est une rallonge budgétaire bienvenue dans le cadre de la flambée des prix de l'énergie. L'Assemblée nationale a voté ce mercredi une enveloppe supplémentaire de 2,5 milliards d'euros pour financer le chèque énergie de quelque 12 millions de ménages français, cette aide de 100 à 200 euros qui devrait être versée d'ici la fin de l'année. 

Un coup de pouce, certes, mais qui ne suffira pas pour lutter contre la détresse sociale. Alors, certains maires ont décidé de prendre des décisions radicales. Ainsi à Bègles en Gironde, les coupures d'énergie en cas d'impayés sont désormais interdites par arrêté municipal. Ce dernier restera en vigueur même après la trêve hivernale.

"De plus en plus de monde n'arrivent plus à payer leurs factures"

Dans les rues de la petite commune, la nouvelle plaît aux habitants. "Je trouve ça plutôt humaniste", explique au micro d'Europe 1, l'un d'entre eux. "Je trouve que c'est bien. Après, il faut que ça soit exécuté, c'est tout", confie un autre citoyen, un brun septique. À l'origine de cette idée : Clément Rossignol-Puech, le maire de la ville. 

"Dans mon centre communal d'action sociale, il y a plus en plus de monde qui n'arrivent pas à payer leurs factures des familles, des jeunes, des familles monoparentales", précise l'élu écologiste, qui a vu exploser de 40% les demandes d'aides sociales entre 2019 et 2022. 

Alerter les fournisseurs d'énergie

"Les bailleurs sociaux également nous disent que de plus en plus de locataires n'arrivent pas à payer. Moi, cet arrêté, je l'ai pris pour sensibiliser le gouvernement, alerter les fournisseurs d'énergie pour dire 'tant qu'il y aura pas une justice sociale dans cette conjecture très forte d'augmentation de l'énergie, et bien j'interdis les coupures d'énergie sur ma commune'", explique-t-il au micro bleu. 

Si l'arrêté est très symbolique, ce dernier est susceptible d'être attaqué devant la justice administrative par l'État. Le maire de Bègles, lui, considère que le gouvernement doit de toute façon revoir le mécanisme du bouclier tarifaire prévu l'année prochaine.