Voir mieux pour mieux prévoir

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avec Didier François , modifié à
La France va s’équiper de deux satellites militaires de renseignement de nouvelle génération.

Deux satellites espions de toute nouvelle génération vont renforcer les capacités françaises d’observation, à partir de décembre 2016. La Délégation générale de l’armement (DGA) a signé le bon de commande, un engagement de 795 millions d’euros. Et c’est la société Astrium, filiale d’EADS, qui livrera les engins quand le groupe Thales fabriquera les optiques des diverses caméras embarquées.

Des appareils ultraperformants, d’une puissance cent fois supérieure à celle des optiques qui équipent, aujourd’hui, les trois satellites d’observation militaire de la série Hélios, selon les constructeurs. Avec leur résolution, les engins actuels permettent de distinguer entre les chars et leurs blindés d’accompagnement ou bien de compter le nombre d’avions de chasse stationnés sur un aérodrome. On reste donc dans le domaine de la reconnaissance.

"On va franchir un saut technologique"

La future génération, dite d’extrême haute résolution (EHR), devrait autoriser la photographie des cibles avec une précision de quelques dizaines de centimètres. En clair, les analystes des services de renseignements pourront identifier le type d’appareils et de véhicules repérés. Un saut qualitatif important car il permet de mieux percevoir la nature des menaces pour en informer les décideurs, militaires ou politiques.

Ces satellites offrent "une meilleure capacité d'identification de cibles et de cibles plus petites", détaille l’ingénieur général de l’armement Marc Leclere, Directeur de l’Unité de management de l’Espace et des systèmes d’information opérationnels de la Direction des Opérations de la DGA.

"On va franchir un saut technologique", poursuit-il :

La fonction essentielle des satellites militaires d’observation reste de fournir aux autorités françaises une capacité autonome à prévoir, suivre et gérer les crises de nature terroriste, conventionnelle ou nucléaire. Au niveau des armées, ils servent à la préparation des missions, puis à l’évaluation des dommages de combat. On les utilise également pour cartographier des zones isolées ou guider des missiles de croisière.

La France bien placée dans le renseignement par satellite

La capacité d’identification des nouveaux systèmes va conforter la place de la France dans le peloton de tête des nations disposant des capacités d’observation spatiale. Loin derrière les Etats-Unis, mais au coude à coude avec la Russie dans le domaine de l’optique. L’Allemagne et l’Italie ont, pour leur part, plutôt choisi de développer les satellites de reconnaissance radar.

Afin d’étendre les capacités européennes en terme de renseignement satellitaire, les deux nouveaux engins français devraient être intégré au futur programme d’imagerie spatiale de défense et de sécurité (MUSIS). Un projet d’exploitation des images réalisé en collaboration avec l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, la Grèce et l’Italie.

l’Ingénieur général de l’armement Marc Leclere, Directeur de l’Unité de management de l’Espace et des systèmes d’information opérationnels (ESIO) de la Direction des Opérations de la DGA.