Une banque condamnée pour des abus

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avec Walid Berrissoul , modifié à
L'établissement avait vendu des actions Natixis sans informer ses clients des risques.

2,8 millions de Français ont été poussés à acheter des actions Natixis depuis son entrée en Bourse en décembre 2006, sans toujours être avertis du risque potentiel encouru par ce produit. Et pourtant, le titre a perdu près de 90% depuis 2007, frappé de plein fouet par la crise financière, provoquant la colère des actionnaires.

C'est ce qui a poussé l'un des petits porteurs à porter plainte contre la Banque populaire des Alpes, qui lui avait vendu ces actions. Il lui reprochait de ne pas l'avoir suffisamment informé sur ces produits. Mais aussi d'avoir camouflé un conflit d'intérêt, puisque la Banque Populaire est une des maisons mère de Natixis. La justice lui a donné raison le 8 septembre dernier, et a condamné la banque à l'indemniser.

"Faire souscrire à tout prix"

Pour Serge Maitre, président de l'association française des usagers des banques interrogé par Europe 1, c'est une brêche qui vient de s'ouvrir : "voilà une décision qui est sans doute appelée à inspirer un certain nombre de démarches judiciaires pour tous ces clients qui hésitaient jusqu'à présent".

Pour lui, "l'établissement a été guidé non point par le souci d'un conseil adapté à son client, mais véritablement par le souci de le faire souscrire à tout prix". De nombreux épargnants ont en effet été fortement incités à délaisser leurs placements sans risques, comme le livret A, pour des actions Natixis à risque élevé.

Serge Maître se réjouit de cette décision judiciaire, "très importante, parce que c'est la première qui, véritablement, condamne la banque". Depuis deux ans, des milliers d'actionnaires de Natixis tentent de se faire indemniser. Cette décision devrait faire jurisprudence et ouvrir la voie à d'autres condamnations.