Trafic quasi normal chez Air France

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avec AFP , modifié à
Alors que deux nouveaux syndicats sont sortis du conflit, la grève s'essouffle.

Ce n'est pas encore la fin du conflit, mais ça lui porte un coup. Lundi, au troisième jour de grève chez Air France, la CFDT et la CFTC, deux syndicats minoritaires, ont décidé de sortir du conflit après avoir négocié avec la direction une garantie sur l'emploi jusqu'à fin 2012.

Une "bonne nouvelle" pour la direction d'Air France qui "remercie et félicite" les deux syndicats. Selon une source interne contactée par Europe1.fr, cela "confirme l'essoufflement du mouvement engagé samedi" et qui doit durer jusqu'à mercredi soir. Une information confirmée lundi soir via un communiqué de la compagnie. "Plus de 120.000 passagers auront été transportés dans la journée, ce qui est proche d'une journée d'exploitation normale", y est-il écrit.

Et après trois journées, samedi (87% des vols assurés), dimanche (88%) et lundi (plus de 90%), Air France a assuré mardi 91% de ses vols et prévoit d'en réaliser 92% mercredi. Aucun vol n'a été annulé en dernière minute, ni à Charles-de-Gaulle, ni à Orly", a précisé un communiqué de la compagnie, ajoutant que "82% des vols" étaient partis avec "moins de 15 minutes de retard". Pour mercredi "Air France prévoit d'assurer 92% de ses vols, dont 100% de ses vols long-courriers", selon le communiqué.

Du lest lâché contre "des garanties sur l'emploi"

"Nous sommes au-delà des 90% de vols longs courriers assurés. Il n'y a eu aucune annulation à chaud dimanche, ni lundi", s'est félicitée lundi une source interne. Des chiffres contestés par l'UNSA-PNC, l'un des syndicats majoritaires, qui attendait lundi "un durcissement". "Nous constatons que la grève est très suivie", lundi, a témoigné Philippe Sportes, le secrétaire de l'UNSA-PNC, joint par Europe1.fr.

Chez Air France, on joue désormais la montre. Les deux syndicats, qui manifestaient, comme les autres, contre la baisse de quatre à trois personnels navigant commercial par vol long courrier ont donc lâché du lest contre "des garanties sur l'emploi", a précisé Cyril Jouan, délégué syndical CFDT.

L'UNSA-PNC toujours "dans l'optique de négocier"

Après le retrait de la CFDT et de la CFTC, qui rejoignent le principal syndicat, l'Unac (26% des voix) il ne reste plus que quatre syndicats en grève : l'UNSA-PNC, le SNPC-FO, Sud aérien et la CGT. Ils estiment que le dialogue social n'a pas été rétabli.

"Ces syndicats doivent être dans les calculs tactiques", pronostique de son côté la source interne contactée par Europe1.fr. "Ce n'est pas très bon d'être jusqu'au-boutiste, il vaut mieux ne pas être le dernier qui se relèvera", ajoute-t-elle.

Ce n'est pas encore, semble-t-il, le chemin que prend l'UNSA. "Air France n'arrive pas à négocier avec les majoritaires, elle se raccroche aux syndicats minoritaires", raille Philippe Sportes. "Le problème reste entier". Le secrétaire général du syndicat, qui a pesé 22% aux dernières élections professionnelles, jure que l'UNSA-PNC est "dans l'optique de négocier. Nous voulons toujours être reçu par Air France, pour négocier, apporter notre expertise et notre expérience". Et tant que la direction fera la sourde oreille à ces revendications, le syndicat se dit prêt à maintenir la grève jusqu'à mercredi soir.