Toussaint: Air France maintient sa grève

Après huit heures de négociations, les syndicats ont rejeté, lundi soir, les propositions "insuffisantes" de la direction.
Après huit heures de négociations, les syndicats ont rejeté, lundi soir, les propositions "insuffisantes" de la direction. © MAXPPP
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Un syndicat sur trois a décidé de lever son préavis de grève pour le pont de ce week-end.

La menace de grève des hôtesses et stewards d'Air France, durant les vacances de la Toussaint, est maintenue. Malgré les nombreuses heures de négociations, seul un syndicat sur trois a décidé mardi de lever son préavis de grève, courant du du 29 octobre à minuit au 2 novembre. Il s'agit du premier syndicat d'hôtesses et de stewards d'Air France, l'Unac (CFE-CGC). "Nous avons obtenu un accord sur nos principaux points de revendications", écrit le syndicat dans un communiqué.

Toutefois, "le travail reste grand pour renouer le fil du dialogue et de la confiance entre les PNC et la direction", estime l'Unac. "La future direction générale, qui devra construire notre avenir, aura fort à faire dès son arrivée en novembre", écrit le syndicat, en faisant allusion à l'arrivée prochaine d'Alexandre de Juniac à la tête d'Air France après le départ forcé de Pierre-Henri Gourgeon.

Les deux autres organisations (Unsa et FO-SNPNC) maintiennent, elles, toujours leur menace de cesser le travail. Les sujets de contentieux portent notamment sur la composition des équipages pour les vols court, moyen et long courriers, et sur un projet d'évaluation des hôtesses et stewards par leur chef de cabine et non par du personnel PNC affecté ponctuellement à cette tâche.

Inquiétude sur la sécurité des passagers

"Cette volonté place une hypothèse grave sur la sécurité des passagers à bord des vols d'Air France", a souligné lundi l'un des syndicats représentant les hôtesses et les stewards, le SNPNC-FO, dans un communiqué.

Les syndicats s'opposent également à l'évaluation des hôtesses et des stewards à bord. Air France souhaite en effet modifier les modalités du test en demandant aux chefs de cabine, plutôt qu'aux instructeurs, de juger le personnel naviguant.

L'intersyndicale craint notamment que cette mission des chefs de cabines, qui sont d'anciens personnels naviguant commerciaux, créée une dynamique de "chefaillons" au sein de l'équipage, rapporte Le Figaro. Pour le SNPNC-FO, cette nouvelle méthode d'évaluation "est contraire à la synergie équipage nécessaire pour assurer la sécurité des passagers à bord".

Une réponse définitive de la direction attendue

Après plusieurs mois de négociations, les tensions restent donc assez vives entre les syndicats et la direction. "La direction n'a toujours pas apporté de réponse satisfaisante à nos revendications", a résumé le SNPNC-FO. "Ce texte ne nous convient toujours pas. Nous avons fait à la direction une contre-proposition qui, pour l'instant, n'a pas reçu de réponse de la part de nos interlocuteurs", a confirmé l'Unac, dans un communiqué distinct.

Une réponse claire et définitive de la compagnie aérienne est attendue mardi dans la journée. En fonction de quoi, le syndicat devrait décider de lever ou non son appel à la grève.

Depuis plusieurs mois, le climat social est tendu à Air France. En cause, le plan d'économies qui vise à restaurer la compétitivité de la compagnie et contrer la montée du low cost. Dans cette optique, Air France a lancé, le 2 octobre, sa première base régionale, à Marseille.

Un projet qui a suscité, durant l'été, la grogne des pilotes et du personnel naviguant. A force de discussions, Air France avait toutefois réussi à faire annuler les grèves prévues durant le week-end le plus dense des vacances d'été. Pas sûr que, cette fois, les négociations soit aussi fructueuses.