Toulouse : une marche silencieuse

Le 23 mars, une minute de silence avait déjà été observée à la mémoire des victimes.
Le 23 mars, une minute de silence avait déjà été observée à la mémoire des victimes. © Max PPP
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avec AFP , modifié à
6.000 personnes ont participé à ce rassemblement dans le quartier de la Roseraie.

Six mille personnes, selon la police, ont participé dimanche à Toulouse à une marche silencieuse multi-confessionnelle dans le quartier de la Roseraie, où trois enfants et un enseignant juifs ont été tués lundi dernier par Mohamed Merah.

En tête du cortège, les Eclaireurs israélites de France, chemise orange et foulard scout, avançaient avec des roses blanches à la main. Ils étaient suivis, de responsables politiques et religieux, dont le maire PS de Toulouse, Pierre Cohen, le grand rabbin de France, Gilles Bernheim, le président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives), Richard Prasquier, et l'imam de Drancy (Seine-Saint-Denis), Hassen Chalghoumi. Les manifestants portaient sur leurs vêtements de petits drapeaux autocollants bleu-blanc-rouge.

"Notre présence était symbolique"

Il s'agit de "montrer que ce n'est pas une communauté qui a été touchée, mais l'ensemble de la République", a précisé Marc Sztulman, vice-président du CRIF Midi-Pyrénées. La marche devait s'achever devant le lycée juif Ozar Hatorah. Auparavant, Richard Prasquier et Hassen Chalghoumi s'étaient recueillis à Montauban, là où deux parachutistes avaient été tués par Mohamed Merah, devant la caserne du 17e Régiment de génie parachutiste (RGP).

Entre-temps, Richard Prasquier - médecin de profession - a rencontré un garçon de 15 ans et demi blessé au lycée Ozar Hatorah, et hospitalisé dans l'unité de soins intensifs de l'hôpital Rangueil. L'adolescent reste "dans un état très sérieux" mais "l'évolution est satisfaisante", a-t-il précisé. Le président du CRIF s'est rendu au chevet du blessé accompagné de plusieurs dignitaires juifs et musulmans dont l'imam de Drancy, qui n'ont pas pénétré dans la chambre du jeune homme, mais ont voulu lui apporter leur soutien. "Notre présence commune était symbolique, nous étions tous touchés par les morts et blessés quelle que soit leur origine", a-t-il expliqué.

"Un message d'espoir"

Pour l'imam de Drancy, il s'agissait de "transmettre un message d'espoir au père du jeune homme, d'origine tunisienne, de lui dire qu'on avait prié notamment à Drancy pour que son fils reçoive l'aide divine".
L'imam a dénoncé une "minorité fanatique" et a rendu hommage à ce jeune homme "qui a risqué sa vie pour défendre les autres".