Roms, gens du voyage : petit lexique

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Karine Lambin , modifié à
Tsiganes, gens du voyage ou Roms. Qui sont-ils et comment vivent-ils ?

"On a beau être Rom et gens du voyage, parfois même Français, au sein de ces communautés, on doit respecter les lois de la République". Cette phrase prononcée par Luc Chatel ainsi que la réunion organisée mercredi à l'Elysée suite aux violences de Saint-Aignan hérissent le poil des associations et de l’opposition qui crient à l'amalgame. Tsiganes, gens du voyage ou Roms, Europe1.fr vous aide à y voir plus clair.

Les nomades

Gens du voyage. Ce terme correspond à un statut administratif. Il désigne les personnes vivant en France de façon nomade. Elles doivent être munies d'un livret spécial de circulation qui doit être visé tous les trois mois. Ce sont généralement des Français qui vivent en caravane. Ils se déplacent de moins en moins du fait de la difficulté de trouver des aires d’accueil, des "contraintes financières" et de la "stigmatisation", a expliqué sur Europe 1 Alain Daumas, président de Union française des associations tsiganes (UFAT).

Aires d’accueil. Depuis 1990, la loi Besson oblige les communes de plus de 5.000 habitants à réserver aux gens du voyage des terrains aménagés. En l'absence de contraintes imposées aux collectivités réticentes, moins de la moitié des aires de stationnement prévues par la loi sont aujourd’hui ouvertes. Les gens du voyage ne trouvant pas toujours d’aire légale, ils s’installent où ils peuvent.

Tsiganes. L’association qui regroupe les gens du voyage en France a choisi de s’appeler Union française des associations tsiganes afin de respecter la variété de ses membres. Ce mot agrège progressivement les termes manouches, bohémiens, romanichels ou gitans. Les délimitations entre ces groupes sont devenues floues au fil des années et du métissage.

Les migrants venus de l'Est

Roms. Les Roms qui vivent en France sont originaires d’Europe de l'Est : Roumanie, Bulgarie et Hongrie, principalement. Peuple sédentaire à la base, ils ont émigré en France pour fuir des discriminations. "Ils étaient travailleurs salariés pendant la période communiste. Quand les régimes communistes sont tombés, les Roms se sont souvent retrouvés sans emploi. Ils se sont alors inscrits dans des logiques de travail migratoire", a expliqué à Sud-Ouest l’anthropologue Frédéric Le Marcis.

Européens. "Il y a onze millions de Roms en Europe et neuf millions sont détenteurs d'un passeport de l'Union", a affirmé le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Pierre Lellouche. Depuis l’entrée de la Roumaine et la Bulgarie dans l’Union européenne en 2007, les Roms peuvent se déplacer librement. Mais une circulaire du 1er janvier 2007 restreint leurs droits de circulation et de travail au sein de certains pays Européens jusque fin 2013. Ce qui fait qu’ils peuvent être expulsés de France mais peuvent ensuite revenir sur le territoire.