Retraites : les syndicats confiants

Les syndicats attendent au moins autant de monde que le 7 septembre
Les syndicats attendent au moins autant de monde que le 7 septembre © MAXPPP
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avec Olivier Samain et AFP , modifié à
Ils sont convaincus de rassembler autant de monde dans la rue que le 7 septembre.

Plutôt sereins. Les syndicats abordent avec confiance la grande journée de grèves et de manifestations de jeudi. Ils sont convaincus de réunir autant de monde dans la rue que le 7 septembre dernier et anticipent même les prochaines étapes de la mobilisation contre la réforme des retraites.

La secrétaire générale de la FSU Bernadette Groison a estimé jeudi en tête du cortège parisien que la journée était "égale, si ce n'est plus importante" que le 7 septembre en termes de manifestations et que "la mobilisation s'amplifie" contre la réforme des retraites.

Les syndicats jouent gros

Face à un gouvernement inflexible sur le recul de l'âge de la retraite, les syndicats jouent gros : ils doivent prouver qu'à deux semaines d'intervalle ils sont capables de réussir des mobilisations d'ampleur équivalente, alors même que la réforme a été adoptée par l'Assemblée nationale.

Jeudi "sera encore une grande journée de mobilisation populaire", a déclaré mercredi le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque. A l'en croire, le gouvernement "est en plein doute" sur les vertus de sa réforme, qui affrontera l'épreuve du Sénat à partir du 5 octobre. A la CGT, un optimisme prudent l'emporte. Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault a estimé jeudi que la mobilisation allait "être forte", jugeant que le chef de l'Etat "devrait constater au plus tôt l'ampleur du désaccord", faute de quoi, il faudra "créer de nouvelles initiatives".

Lors de la dernière journée de mobilisation, le nombre de manifestants s'était échelonné entre 1,12 million (ministère de l'Intérieur) et plus de 2,7 millions (CGT). Un même niveau de participation serait sans nul doute interprété par le gouvernement comme un essoufflement. Au total, 231 manifestations auront lieu jeudi, contre 213 le 7. Le leader de la CGT Bernard Thibault y voit la preuve d'"un ancrage plus important sur l'ensemble du territoire".

Peu de temps de préparation

La barre est donc haute et rien n'est gagné d'avance. Les syndicats n'ont eu que peu de temps - quinze jours - pour préparer cette seconde journée d'action. D'autre part, beaucoup de salariés qui se sont mis en grève et qui ont manifesté le 7 septembre, hésitent peut-être à recommencer jeudi. Perdre un jour de salaire alors qu'il faut payer les dépenses de la rentrée et les impôts locaux qui arrivent, ça fait réfléchir. D'autant que certains pourront se demander à quoi bon manifester puisque la loi a été votée malgré la journée de mobilisation du 7 septembre dernier.

Dans un contexte de "tension" croissante avec l'exécutif, selon Bernard Thibault, le front syndical promet de tenir bon. "Nous sommes dans un mouvement durable. La CFDT ne se désolidarisera pas de l'intersyndicale", a assuré François Chérèque, brocardé en 2003 pour son ralliement à la réforme Fillon. D'autant que, souligne-t-il, au vu des enquêtes d'opinion, la protestation "est en train de gagner le soutien populaire". Le dirigeant de la CFDT a prévenu que "les salariés n'en resteront pas là" si le gouvernement "reste sourd", tandis que son homologue de la CGT promet d'"aller jusqu'au bout" et de "ne rien lâcher".

Des formes d'action multiples

Bernard Thibault mise sur la multiplicité des formes d'action : "Il n'y aura pas dans la prochaine période une seule forme d'initiative ou d'action susceptible de mobiliser tout le monde à un instant T". L'idée de coupler initiatives nationales et locales tient solidement la corde, selon des sources syndicales concordantes. Au plan national, on se dirige vers des manifestations coordonnées un samedi (les 2 ou 9 octobre), malgré les fortes réserves de FO.

Réunie pour la quatrième fois depuis le 7 septembre, l'intersyndicale nationale détaillera vendredi son dispositif de lutte.