Qui sont les manifestants pro-palestiniens jugés à Paris ?

Des violences ont éclaté samedi à Paris.
Des violences ont éclaté samedi à Paris. © Jérémy Levacher/Europe1
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avec Virgine Salmen et AFP , modifié à
JUSTICE - Plusieurs personnes ont été condamnées à de la prison avec sursis, après les violents incidents de samedi, à Paris. Sept casseurs doivent être jugés prochainement.

Après les violents débordements liés à la manifestation pro-palestinienne de samedi dans la capitale, les premières peines ont été prononcées. Trois personnes ont été condamnées lundi soir par le tribunal correctionnel de Paris à de la prison avec sursis et une autre a été relaxée. Les quatre prévenus étaient jugés en comparution immédiate, une procédure accélérée.

Un homme qualifié de "meneur". La peine la plus lourde, 10 mois avec sursis, a été prononcée contre un ingénieur de 33 ans, reconnu coupable de rébellion et de participation à un attroupement malgré les sommations de se disperser. L'homme, un père de famille au casier judiciaire vierge, qui comparaissait vêtu notamment d'une veste de costume beige, a été qualifié de "meneur" par le procureur de la République, qui avait requis six mois de prison ferme et un mandat de dépôt. La chambre 23-2 du tribunal correctionnel a toutefois prononcé la non-inscription de sa condamnation au casier judiciaire.

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Des regards anxieux en direction de sa femme. Un autre homme, informaticien de 33 ans et père de trois enfants, a écopé de 4 mois de prison avec sursis pour les mêmes délits ainsi que celui de dissimulation de son visage lors de la manifestation. L'homme, qui durant tout le procès regardait sa femme d'un air anxieux, a également été condamné à verser 1.150 euros à un policier, blessé à la suite de son interpellation. Le procureur avait requis quatre mois de prison ferme, avec mandat de dépôt, à l'encontre de ce père de famille au casier judiciaire vide lui aussi.

Elle "relance" une bombe lacrymogène... sur les policiers. Devant la chambre 23-1 du tribunal correctionnel, une femme de 31 ans résidant à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, a été condamnée à six mois de prison avec sursis et 105 heures de travaux d'intérêt général. La jeune femme, cheveux relevés en chignon et débardeur rose fluo, était notamment jugée pour violences sur les forces de l'ordre, en l'occurrence un jet de bombe lacrymogène. Cette dernière avait d'ailleurs expliqué à l'audience que, pour se protéger, elle avait "relancé" la grenade lacrymogène qui venait de tomber à ses pieds. Sauf que la bombe lacrymogène est retombé sur les policiers.

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"J'ai vu des jeunes brûler des poubelles". La sœur de l'un des accusés déplore que les "vrais coupables" n'aient pas été condamnés lundi. "Moi-même j'ai vu des jeunes brûler des poubelles. Je leur ai dit d'arrêter. Mais plus personne n'écoute. Des filles en larmes demandaient elles aussi à des jeunes d'arrêter. Beaucoup de gens à côté de moi leur expliquaient qu'ils desservaient la cause palestinienne", confie la jeune femme au micro d'Europe 1.

Encore du sursis mardi. Trois prévenus sans casier judiciaire ont également été condamnés mardi à des peines de prison avec sursis. Deux étudiants de 19 et 20 ans ont été reconnus coupables de violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique, en l'occurrence des jets de projectiles sur des policiers. Ils ont été condamnés respectivement à des peines de 4 et 3 mois d'emprisonnement avec sursis simple. Le troisième prévenu, un sportif professionnel de 27 ans, était également poursuivi pour violences, mais le tribunal a considéré que les faits n'étaient pas suffisamment caractérisés et l'a relaxé de ce chef. En revanche, ce pompier volontaire à la barbe taillée de près a été condamné à cinq mois avec sursis pour outrage et rébellion. Selon des témoignages de policiers, il avait résisté physiquement à son interpellation et proféré des insultes.

Sept autres personnes jugées. Les vrais casseurs arrêtés et placés en garde à vue pour des violences à l'encontre des forces de l'ordre lors de cette manifestation, seront eux aussi jugés. Sept suspects devraient en effet être entendu lors d'un procès, prévu d'ici quelques semaines.

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