Prisons : 65.699 détenus en France

65.699 personnes sont détenues dans les prisons françaises, soit une hausse de 6,4% sur un an.
65.699 personnes sont détenues dans les prisons françaises, soit une hausse de 6,4% sur un an. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
Le nombre de détenus dans les prisons françaises a atteint le 1er février un nouveau record historique.

Du jamais vu. 65.699 personnes sont incarcérées dans les prisons françaises au 1er février. Le précédent record s'établissait à 65.262 détenus selon les statistiques mensuelles de l'administration pénitentiaire publiées le 1er décembre dernier. Cela représente une hausse de 6,4% sur un an et de 1,4% sur un mois.

Les personnes prévenues, c'est-à-dire en attente de jugement, sont au nombre de 16.463, soit le quart des personnes incarcérées. Le nombre de mineurs détenus a également augmenté de 1,5% par rapport au mois précédent. 723 jeunes sont donc incarcérés dans les prisons françaises.

Surpopulation carcérale en augmentation

Parallèlement à l'augmentation du nombre de détenus, l'administration pénitentiaire souligne que les aménagements de peine ont eux aussi progressé de 23,9 % en un an et de 50,5 % en deux ans. A l'heure actuelle, ces dispositifs concernent 11.314 personnes.

Autre constat qui accompagne la hausse du nombre de détenus : la surpopulation carcérale. Il y a au 1er février 57.213 places de prison disponibles, ce qui représente un taux d'occupation de 114,8%. L'administration pénitentiaire précise toutefois que la "capacité opérationnelle" du parc pénitentiaire a augmenté de 8,8% en trois ans, grâce à l'ouverture de nouveaux établissements.

Un projet de loi contesté

Pour faire face à cette surpopulation carcérale, le gouvernement prévoit la construction de 24.000 places de prison supplémentaires pour fin 2017, dans l'optique d'un parc carcéral de 80.000 places. L'Assemblée nationale aura le dernier mot sur ce projet, mais le Sénat l'a vidé de son contenu le 1er février, le remplaçant par un projet pénitentiaire alternatif.

Dans la foulée, la Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH) a émis un avis très critique sur le projet du gouvernement, le jugeant "inadapté" et "fondé sur des projections incertaines". Il témoigne selon elle d'un "abandon d'une politique de prévention de la délinquance ambitieuse privilégiant l'aménagement des peines".