Parents : l’enfer, c’est les autres

76% des Français estiment que les parents nn'ont pas assez d'autorité avec leurs enfants. Mais ils sont 83% à penser se faire obéir par leur progéniture.
76% des Français estiment que les parents nn'ont pas assez d'autorité avec leurs enfants. Mais ils sont 83% à penser se faire obéir par leur progéniture. © MAXPPP
  • Copié
, modifié à
Une grande majorité de Français pensent que les - autres - parents n’ont pas assez d’autorité.

Les Français se montrent sévères avec les parents en matière d’autorité. Selon une étude publiée vendredi dans le numéro de septembre de Psychologie Magazine, 76% des Français interrogés estiment que les parents n’exercent pas "suffisamment d’autorité" sur leurs enfants. Ils sont encore plus nombreux, 81% selon ce sondage TNS-Sofrès, à avoir "l’impression aujourd’hui ou les parents autour d’(eux) ont du mal à se faire obéir de leurs enfants."

Sévères donc, les Français, mais seulement avec les autres. Quand il s’agit de parler d’elles, les personnes interrogées changent de discours. Pas moins de 83% d’entre elles réfutent l’idée d’avoir du mal ou d’avoir eu "du mal à (se) faire obéir par (leurs) enfants. "On est plus fins à voir les problèmes des autres que les nôtres", s’amuse Arnaud de Saint-Simon, directeur de la rédaction de Psychologie Magazine, invité d'Europe 1 vendredi.

Mai 68 et Dolto

Pour expliquer cette quasi-schizophrénie, Psychologie Magazine avance deux hypothèses. D’abord, "les parents méconnaissent souvent l’importance des transgressions des enfants petits et ne pensent pas manquer d’autorité s’ils leur cèdent. Alors qu’ils voient clairement dans les explosions spectaculaires d’adolescents les effets d’une carence parentale." Seconde hypothèse : "tout se passe comme si, prisonniers d’une image de parent idéal, les parents n’osaient plus avouer leurs difficultés."

La psychanalyste Claude Halmos évoque elle, toujours dans le mensuel, "une dérive de la salutaire révolte de mai 68 et une mauvaise lecture de Françoise Dolto". En clair, un cocktail entre le sentiment que toute autorité est répressive, et la peur de casser la personnalité de l’enfant par l’éducation. "Tout cela fait que les parents ne se sentent plus de légitimité", conclut l’experte.