PSA : chantage à l'emploi à Sevelnord

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Jessica jouve et
Le groupe auto souhaite imposer un accord remettant en cause les conditions de travail des salariés.

Les salariés de Sevelnord vont-ils devoir revoir leurs conditions de travail à la baisse ? C'est du moins ce que prévoit l'accord de compétitivité proposé aux salariés de l'usine du Nord par la direction de PSA. Un texte qui comprend notamment un gel des salaires et la perte de certains acquis sociaux. Pour les salariés, le groupe automobile profite de l'émotion suscitée par son plan de restructuration pour exercer un chantage à l'emploi.

L'accord ou… le chômage

PSA entend en effet faire construire le véhicule K-Zéro seulement si les salariés acceptent cet accord de compétitivité. Sinon, c'est le chômage partiel. "On nous a clairement fait comprendre qu'on n'aurait pas le K-Zéro si on ne signait pas", déplore Ludovic Bouvier, délégué CGT.

En substance, le texte prévoit un gel des salaires d'au moins deux ans, un recours massif au chômage partiel en partie indemnisé, une mobilité interne et externe avec un système de prêt de main-d'œuvre à des entreprises extérieures, un aménagement du temps de travail, résume L'Humanité.

Selon Pascal Lucas, représentant CFE-CGC à Sevelnord, cela fait des mois que le groupe PSA essaye de passer ce projet. "Par la porte, par la fenêtre, à grande vitesse, ça fait à peu près six mois qu'ils l'ont mis en place. Les élections présidentielles ont fait que ça a ralenti la chose, mais là, on est reparti plein pot pour une signature qu'ils souhaiteraient avant fin juillet", détaille-t-il au micro d'Europe 1. Pour l'heure, l'accord a déjà recueilli l'aval  de la CFE-CGC et du syndicat autonome SPI-GSEA, alors que la CGT et FO s'opposent de manière virulente à ce projet.

Un accord applicable aux autres sites de PSA ?

Interrogé par Europe 1, Gabriel Artaud, président de la Fédération de la métallurgie estime que ces mesures sont particulièrement rudes. "On trouve en première lecture de ce texte qu'il est très sévère. En échange de l'espérance de l'arrivée de nouveaux véhicules qui pérenniseraient l'emploi, on est prêt à faire ce genre de sacrifice, mais en contre partie d'une garantie d'emploi au moins pendant la période durant laquelle on fait ces efforts".

Ce texte négocié dans un premier temps sur le site de Sevelnord pourrait bien faire jurisprudence et avoir des conséquences cruciales pour les autres sites de PSA, et pour l'avenir de l'industrie automobile en général.