Multiplication des freinages d'urgence en mode automatique, le ministère des Transports engage des vérifications
De plus en plus d’automobilistes rapportent des freinages soudains et inexpliqués sur autoroute. Ces incidents, liés au système de freinage d’urgence automatique, inquiètent. Un collectif de victimes réclame des expertises sérieuses, tandis que le ministère des Transports lance une enquête.
Sur l’autoroute A40, Johanna Perrache roulait entre 110 et 130 km/h quand sa Peugeot 208 a freiné brusquement, sans raison apparente. Le véhicule derrière elle n’a pas eu le temps d’éviter la collision. Résultat : deux voitures accidentées et des cervicales douloureuses, mais un accident qui aurait pu être bien plus grave.
Ce phénomène, baptisé "freinage fantôme", concerne selon Johanna de nombreux automobilistes. Depuis l’été dernier, tous les véhicules neufs doivent être équipés d’un système de freinage d’urgence automatique. Problème : ces aides à la conduite seraient parfois défaillantes. L’automobiliste du Rhône a lancé un appel à témoignages et recueilli déjà plus de 600 récits similaires, touchant toutes les marques.
Des expertises souvent superficielles
Le collectif qu’elle a créé demande désormais de véritables expertises. Mais la plupart du temps, celles-ci sont superficielles et concluent que les voitures "n’ont aucun défaut". Les victimes repartent donc avec des véhicules qu’elles jugent dangereux. Face à l’inquiétude grandissante, le ministère des Transports a saisi le service de surveillance du marché automobile. Objectif : interroger les constructeurs et réaliser des essais pour comprendre et, peut-être, prévenir de nouveaux freinages fantômes.