Où sont les Roms chassés de Marseille ?

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M.D avec Nathalie Chevance , modifié à
Aucune solution de relogement n’a été proposée. Ils se sont éparpillés et vivent dans la "peur".

Officiellement, personne ne sait où ils sont partis. Les Roms, délogés de leur campement par des habitants de la cité des Créneaux à Marseille, ont plié bagage jeudi soir, sous les yeux de la police.  Mais aucune solution de relogement n’a pu être proposée.

"Les occupants du campement ont indiqué spontanément vouloir quitter les lieux, ce qu'ils ont fait sans délai sous la protection policière, abandonnant sur place les logements de fortune, ainsi que leurs détritus et divers meubles et encombrants", a dit, vendredi, la préfecture.

"J’ai peur. On ne nous aide pas"

D’après les informations obtenues par Europe 1, certaines familles se sont arrêtées dans un autre camp, un peu plus loin que celui dont ils ont été chassés. D’autres auraient quitté Marseille. En tout, le campement comptait 40 adultes et 15 enfants, 8 caravanes et 13 voitures."

C’est la première fois", que des riverains chassent des Roms, constatent avec regret l’un d'eux Rostas. "Je crois que ça va être plus difficile qu’avant pour trouver un coin sans que les riverains nous chassent", explique-t-il au micro d'Europe1. "J’ai peur. On ne nous aide pas. Comment tu veux qu’on vive ?", demande le jeune homme.

"Pas de chasse aux Roms"

"Cette situation fait deux victimes : les Roms, qui ont désormais peur pour leur sécurité, et les populations défavorisées qui se trouvent confrontées à une dégradation de leur environnement. La situation est plus que tendue partout dans la ville", fait remarquer le délégué régional de la Fondation Abbé Pierre, Fathi Bouaroua.

La Ligue des droits de l’Homme estime, de son côté, qu’un cap a été franchi jeudi. Elle craint que des milices de riverains se créent et que des opérations du même type se multiplient tant qu’il y aura des bidonvilles dans la cité Phocéenne.