"On ne pourra jamais pardonner à Carlos"

Le 22 avril 1982, une bombe explosait rue Marbeuf à Paris. L'attentat a été attribué à Carlos.
Le 22 avril 1982, une bombe explosait rue Marbeuf à Paris. L'attentat a été attribué à Carlos. © CAPTURE INA
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et Pierre Rancé , modifié à
TEMOIGNAGE - Philippe Rouault avait 18 ans quand il a été blessé dans l'attentat de la rue Marbeuf.

Il avait 18 ans quand il a eu la jambe arrachée par l'explosion d'une bombe rue Marbeuf. Philippe Rouault fait partie des 66 personnes blessées dans l'attentat attribué à Carlos - qui a également fait un mort. Le Vénézuélien est jugé à partir de lundi pour quatre attentats commis dans les années 1980 en France. Philippe Rouault est retourné sur les lieux du drame avec Europe 1.

"A l'époque les voitures piégées, ça ne voulait rien dire"

Ce 22 avril 1982,  Philippe Rouault sort d'un immeuble du 8ème arrondissement de Paris. Peu avant 9 heures, le jeune coursier passe à proximité d'une voiture qui explose. "J'ai cru que c'était une explosion de gaz parce que pour moi à l'époque les voitures piégées, ça ne voulait rien dire", confie-t-il à Europe 1.

"J’ai eu la jambe arrachée" : 

"C’était l’apocalypse"

Dans le souffle de l'explosion, Philippe Rouault est projeté en avant sur plusieurs mètres. "J'ai été brûlé, j'ai eu des éclats de verre dans la tête et j'ai eu la jambe arrachée", explique-t-il. "Autour de moi, c'était l'apocalypse. Les gens courraient dans tous les sens, ensanglantés. Ça criait, ça hurlait", se souvient-il.

30 ans après les faits, cette victime n'attend pas grand chose du procès qui s'ouvre lundi à Paris. "Tout ce qu'on voudrait, c'est au moins qu'il aie la politesse de s'excuser et qu'il aie un mot gentil pour les victimes", espère Philippe Rouault. Et s'il s'est porté partie civile au procès, il assure qu'il ne pourra "jamais pardonner" à Carlos, "c'est impossible".