Niger : un des otages tué dans l’incendie

Antoine de Léocour et Vincent Delory sont morts après avoir été enlevés par Aqmi au Niger. Si l'un d'eux a bien été exécuté par les terroristes, le second est mort dans l'incendie du véhicule qui le transportait.
Antoine de Léocour et Vincent Delory sont morts après avoir été enlevés par Aqmi au Niger. Si l'un d'eux a bien été exécuté par les terroristes, le second est mort dans l'incendie du véhicule qui le transportait. © REUTERS
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avec agences et Lionel Gougelot , modifié à
L’autopsie des Français capturés à Niamey révèle que l’un d’eux n’a pas été exécuté par Al-Qaïda.

Les expertises médico-techniques et balistiques commandées par le parquet de Paris permettent d’en savoir un peu plus sur la mort de Vincent Delory et d'Antoine de Léocour. Si l’un d’eux a bien été exécuté par les membres d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), le second est mort à cause de l’incendie qui a éclaté lors de l’assaut des forces françaises sur le convoi des terroristes.

Les deux Français, enlevés le 7 janvier dernier dans la capitale nigérienne par Aqmi, sont morts lors de la fuite de leurs ravisseurs au niveau de la frontière entre le Niger et le Mali, en plein Sahel.

Vincent Delory "n’a été victime d’aucun tir direct"

Le décès de Vincent Delory est "à mettre sur le compte des effets thermiques dégagés par un foyer d'incendie", a annoncé jeudi le parquet de Paris. "L’expertise a démontré que son décès n’était pas en relation avec des plaies par arme à feu", a ajouté le parquet.

Vincent Delory "n’a été victime d’aucun tir direct" lors de l'assaut par un commando français, a poursuivi le parquet, en précisant qu'"un projectile de calibre 30 retrouvé dans sa fesse ne l’a atteint qu’après ricochets". "La plaie occasionnée n’ayant pas été hémorragique, cette munition ne peut avoir été la cause de la mort et a atteint Vincent Delory à un moment où celui-ci était soit déjà décédé, soit à un état avancé de son agonie", assure le parquet.

Au micro d'Europe 1, Annabelle Delory, la sœur de Vincent, a exprimé son soulagement : "les choses sont un peu plus claires". Mais elle a estimé que pour faire son deuil, elle avait besoin d'"éléments complémentaires". "On en sait aujourd'hui un peu plus, mais il y a encore des zones un peu floues", a-t-elle ajouté.

Antoine de Léocour a bien été exécuté par Al-Qaïda

De ces mêmes expertises médico-techniques et balistiques, "il ressort, s’agissant d'Antoine de Léocour (l’autre otage, ndlr), que celui-ci a été victime d’un tir à très courte distance, voire à bout touchant, qui est la cause directe et unique du décès", a indiqué le parquet. Cela tendrait à confirmer les premières constatations après l'autopsie accréditant la thèse d'une exécution par les ravisseurs.

Aqmi avait d’ailleurs revendiqué le 15 janvier la mort de l’un des deux otages, accusant la France d’être responsable du second décès. Le ministre de la Défense, Alain Juppé, avait décidé vendredi 21 janvier de déclassifier une série de documents pour faciliter l'enquête sur l'opération militaire destinée à libérer Antoine de Léocour et Vincent Delory.