Modolo, "petit esclave" du groupe

© MAXPPP
  • Copié
Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Les cinq accusés ont fait mardi leur propre récit des sévices infligés à William Modolo.

"William, c'était un peu un petit esclave, c'est lui qui devait faire le barbecue, promener les chiens, et puis, il était toujours dans son coin", a raconté Barbara Jean-Louis. Les cinq personnes accusées d'avoir participé en mai 2006 à l'assassinat précédé de tortures de William Modolo ont fait mardi, dans une atmosphère lourde, leur propre récit des sévices infligés au jeune homme.

Barbara Jean-Louis est accusée de complicité d'assassinat et de non-empêchement de crime. C'est elle qui est allée voir les gendarmes de Gardanne le 22 mai 2006, jour où était également découvert le corps dénudé et atrocement mutilé du jeune William, abandonné dans un sous-bois.

Souffre-douleur de la bande

Le jeune homme, complexé par sa forte corpulence, était en demande d'affection et d'amour, selon les témoignages de ses proches. Il avait rencontré Jean-Pierre Planqueel, un sans domicile fixe que fréquentaient également Barbara Jean-Louis, Arnaud Frapech, Franck Julien et Lucien Boursier, des gens avec qui il croyait s'être lié d'amitié. Il était également tombé amoureux d'Aurélie Piteux, 24 ans, qui à l'époque, était la compagne de Planqueel. Mais au fil du temps, William Modolo était surtout devenu le souffre-douleur d'une partie de la bande.

"Il y avait déjà eu des coups" avant les faits, a confirmé Jean-Pierre Planqueel. Mais ce jour-là, a-t-il ajouté, "on avait picolé plus que d'habitude et ça s'est enchaîné" jusqu'à, dans la soirée, la mise à mort de la victime à coups de pierre. "Ca a été la montée en puissance de la violence", a-t-il affirmé.

"Mon fils, il pourrit en terre !"

Aurélie Piteux qui, selon des témoignages au dossier, aurait lancé à son compagnon "tue-le, tue-le" alors que la victime était en train d'agoniser, a nié devant la cour. Franck Julien, accusé de viol, de complicité d'assassinat et d'actes de torture et de barbarie n'a reconnu sa participation qu'à l'arrachage des dents de la victime. S'impatientant face aux questions du président de la cour, il a lancé : "De toute façon, je prends 30 ou 40 ans, j'en ai rien à foutre". "Ca fait quatre ans et demi que je suis en prison, je vois pas mes enfants, j'en peux plus, moi", a-t-il ajouté. Ce à quoi la mère de William Modolo, de l'autre côté du prétoire, a répondu, la voix tremblante : "Et moi, mon fils, il pourrit en terre !".