Manifestations de lycéens partout en France

Plusieurs milliers de lycéens ont manifesté jeudi dans plusieurs villes de France, comme ici à Tarbes.
Plusieurs milliers de lycéens ont manifesté jeudi dans plusieurs villes de France, comme ici à Tarbes. © MAXPPP
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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Plusieurs manifestants ont été interpellés et un lycéen blessé par un tir de flashball.

Les lycéens ne désarment pas et ont décidé de ne pas attendre samedi, prochaine journée d’action fixée par les syndicats, pour redescendre dans la rue pour protester contre le projet de réforme des retraites. Jeudi, 342 lycées ont été"perturbés à des degrés divers", soit 7,9% des 4.302 établissements du pays, selon le ministère de l'Education nationale. Pour l’Union nationale des lycéens (UNL), ce sont 900 lycées qui étaient mobilisés, dont 550 "bloqués". De nombreux rassemblements et manifestations de lycéens ont eu lieu dès la matinée.

Mais plusieurs incidents ont émaillé les défilés. Cinq jeunes ont été placés en garde à vue au commissariat de Chartres pour avoir caillassé des véhicules de police et lancé une bouteille de produits acides vers les forces de l'ordre en marge d'une manifestation de lycéens, selon une source policière. "Une partie des personnes interpellées est très défavorablement connue des services de police. La plupart des gardés à vue ne sont pas scolarisés", a-t-on précisé de même source. A Chambéry, dix personnes ont également été interpellées.

"Il risque de perdre un oeil"

En Seine-Saint-Denis, des affrontements opposant jeunes et policiers se sont produits devant deux lycées à Montreuil et à Saint-Denis. Un jeune homme de 16 ans a été blessé par un tir de flashball et se trouvait toujours à l'hôpital jeudi dans l'après-midi. "Il risque de perdre un oeil", a rapporté la maire de Montreuil Dominique Voynet (Verts).

"Il a trois fractures au visage. Il va être opéré demain et risque de perdre un oeil", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse, rapportant des propos de la mère du blessé. Cet élève du lycée Condorcet de Montreuil n'est pas connu des services de police, selon Dominique Voynet.

Un appel au calme

Le président de l'Unef, Jean-Baptiste Prévost, a lancé un appel au calme jeudi soir sur Europe1. "Moi, je comprends la colère des jeunes et une certaine rage qui s’exprime. En revanche, je ne comprends pas l’intérêt de certaines actions comme brûler des voitures. J’appelle les jeunes à se mobiliser de manière pacifique, a-t-il déclaré.

Revenant sur certains heurts avec la police, Jean-Baptiste Prévost s’est ensuite interrogé : "je me pose des questions sur la manière dont les forces de l’ordre ont encadré les manifestions lycéennes (…). Je demande des explications au gouvernement", a-t-il ajouté.

"Un déferlement de violences"

Alliance, second syndicat de gardiens de la paix, a fustigé un "déferlement de violences" après les affrontements survenus entre jeunes et policiers, et a réclamé des "moyens de défense". Dans un communiqué, le syndicat "dénonce certaines prises de position, plus ou moins claires, sur la participation des étudiants et des lycéens aux manifestations contre la réforme des retraites".

"Nous ne saurions accepter que les mouvements revendicatifs puissent servir de prétexte à des individus prêts a en découdre" avec les forces de l'ordre "et qui s'autoriseraient, en toute impunité, à casser et à brûler les biens d'autrui", ajoute-t-il. "Face à ce déferlement de violences, les policiers engagés sur des maintiens de l'ordre, souvent en nombre restreint, doivent être équipés impérativement des moyens de défense mis à leur disposition", ajoute le syndicat.