MAM et son père visés par une enquête

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avec AFP , modifié à
La justice s'interroge sur des mouvements de fonds impliquant l'hôtel du père de l'ex-ministre.

L'info. L'ancienne ministre Michèle Alliot-Marie et son père, Bernard Marie, sont visés par une enquête judiciaire sur des mouvements de fonds suspects à Saint-Jean-de-Luz, affirme Le Parisien vendredi. Une information judiciaire a été ouverte le 13 juin dernier à Nanterre pour "abus de confiance" au préjudice de plusieurs associations locales. Le dossier a été confié à trois juges d'instruction financiers.

Des mouvements de fonds suspects. Une enquête préliminaire, lancée après un signalement de la cellule de lutte contre le blanchiment d'argent, Tracfin, en décembre 2012, avait duré six mois. Les investigations portent sur des mouvements de fonds suspects entre des associations liées à l'office de tourisme de Saint-Jean-de-Luz et un hôtel de la localité basque.

Cet établissement de luxe, l'Hôtel de Chantaco, est dirigé par Bernard Marie, ancien député-maire de Biarritz, âgé de 95 ans, et père de Michèle Alliot-Marie. L'ancienne ministre, aujourd'hui première adjointe UMP à Saint-Jean-de-Luz, y détient des parts.

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Pas de compte offshore. D'après une source proche de l'enquête, "l'argent a emprunté plusieurs circuits. Mais ils sont assez simples. Il ne semble pas que l'on rencontre, dans cette affaire, le moindre compte offshore". La période examinée par les magistrats s'étend de 2010 à fin 2012 et les sommes en jeu seraient de l'ordre de 200.000 euros.

Le père et la fille disent tomber des nues. "Curieusement, chaque fois que je dois être nommée premier ministre, chaque fois qu'il y a des élections importantes, on essaie de trouver quelque chose même si ça ne repose sur rien", a lâché Michèle Alliot-Marie, vendredi, lors d'une manifestation dans son fief de Saint-Jean-de-Luz, rapporte le quotidien régional Sud-Ouest. "Je n'ai connaissance d'absolument rien, je ne vois pas ce qu'il peut y avoir. Ça s'est produit à chaque fois, ça se reproduit, ça fera comme d'habitude. On parle de moi pour des tas de choses, il y a des élections, ça doit gêner certains", a poursuivi l'ancienne ministre qui a récemment annoncé sa candidature aux municipales à Saint-Jean-de-Luz. 

Joint par le journal, son père tient le même discours.  "J'ignore tout de cela. Le seul lien que j'ai avec l'office de tourisme de Saint-Jean-de-Luz c'est mon association, l'Association pour l'organisation de festivals, dont ma fille ne fait d'ailleurs pas partie", assure-t-il. "Nous avons une convention pour l'organisation du Festival des Jeunes réalisateurs, pour la première fois il y a 18 ans. Et depuis les termes n'ont pas changé. Quel abus de confiance ? Franchement je ne vois pas", argue l'ancien député-maire de Biarritz.